Le Cœur de l’Ombre 1, de Marco d’Amico (2016)

Par Lupiot

Avez-vous connu, enfant, la terreur du monstre glissé sous le lit ? Renouez avec vos sentiments d'alors (sueurs froides & fascination mêlées) en faisant la connaissance de Luc, qui a de très bonnes raisons de claquer des dents au moment de se coucher.

Après la disparition soudaine de leur fille aînée, les parents de Luc l'ont sur-protégé. Averti de tous les dangers de la vie, le garçon a grandi dans la peur de TOUT, absolument tout. Mais, surtout, il craint les créatures qui visitent sa chambre la nuit, terreur nourrie par les histoires racontées par sa grand-mère. Puis, c'est au tour de Luc de disparaître : il a été enlevé par l'Uomo Nero, le cauchemar des enfants italiens. Mais pourquoi lui ? A-t-il un rôle à jouer dans le royaume des Ombres ? L'Uomo Nero est-il vraiment le plus à craindre ?

À bien des égards, Le coeur de l'ombre est une très belle découverte :

    Le thème de la peur et de comment la surmonter est très bien représenté. On s'en doute facilement, mais Luc est en réalité un petit garçon qui se montre très courageux, et peut devenir un modèle pour les plus froussards d'entre nous.
    Malgré une ambiance parfois pesante, les monstres et les dangers, l'humour est omniprésent, surtout à travers la grand-mère et ses amies, ainsi que certaines " Ombres " dont les agissements ne sont pas sans rappeler un certain " Monstres et Cie ".
    Les dessins et les couleurs sont fabuleuses, l'un de mes derniers coups de cœur en illustration. Les jeux de lumières entre notre monde et celui des ombres, les détails sur les visages jusqu'à la mise en page, tout est franchement beau.


Je pourrais donner toutes les planches en exemple tellement elles sont remarquables visuellement :

(mais je préfère vous laisser découvrir)

    Les personnages sont attachants, particulièrement les parents dont la détresse est sans équivoque, et l'Uomo Nero, qui pourrait être cet ami un peu agaçant mais qu'on aime quand même et qu'on suivrait jusqu'au bout du monde.

En plus, au début, Luc porte le meilleur pyjama du monde :

    Une seule petite réserve : l'intrigue est parfois dure à suivre. Il y a du suspens tout le long et la résolution (notamment sur le rôle joué par l'Uomo Nero malgré lui) est peut-être expliquée un peu trop vite, laissant le lecteur légèrement sur sa faim.

Mais on ne se lasse pas de re-feuilleter les pages pour se replonger dans cet imaginaire à la fois merveilleux et terrifiant.

Bonne lecture,