Je m'appelle Leon de Kit de Waal

Par Team Littéraire @teamlitteraire

Résumé

Leon, 9 ans, est un garçon courageux. Quand un jour sa mère n’arrive plus à se lever le matin, il s’occupe de son demi-frère Jake. Quand l’assistante sociale emmène les deux garçons chez Maureen au gros ventre et aux bras de boxeur, c’est lui qui sait de quoi le bébé a besoin. Mais quand on lui enlève son frère et qu’on lui dit que chez ses nouveaux parents il n’y a pas de place pour un grand garçon à la peau sombre, c’en est trop. Heureusement Leon rencontre Tufty, qui est grand et fort, qui fait du vélo comme lui et qui, dans son jardin, lui apprend comment prendre soin d’une petite plante fragile. Mais Leon n’oublie pas sa promesse de retrouver Jake et de réunir les siens comme avant. Le jour où il entend une conversation qui ne lui était pas destinée, il décide de passer à l’action…

Ce que j'en pense...

Une histoire bouleversante, écrite du point de vue d’un enfant de 9 ans, qui a inévitablement, un impact important sur notre réflexion. Je m’appelle Léon fait appel à une psychologie très forte, permettant de comprendre les actions du jeune Léon vis-à-vis de son vécu. Après un père qui a fait de la prison, il sera séparé de sa mère, puis de son petit frère. A seulement 9 ans, il va devoir affronter des réalités qui dépassent un enfant de son âge : il est noir, son petit frère est blanc.
De foyers d’accueils en foyers d’accueils, on découvre un enfant d’une grande maturité, d’une grande tendresse, mais perdu. Ce roman contient un aspect très réaliste, qui permet de réaliser que les enfants sont conscients de ce qui leur arrive, et qu’ils en souffrent psychologiquement. Les mauvais choix de Léon, sont sans aucun doute la conséquence de son mal-être. De l’autre côté du miroir, nous avons un aperçu du travail des familles d’accueils ; loin d’être simple. Cependant, la bonté de certains, ne cesse de raviver l’espérance d’une vie confortable pour les enfants qu’ils accueillent. 
Un grand point d’exclamation mériterait néanmoins d’être posé à côté de la quatrième de couverture. Trop indicative du contenu du roman, celle-ci révèle des éléments importants de l’histoire, ne laissant aucun suspens. Bien au contraire, elle laisse la possibilité de s’attendre à plus de nécessaire, et ne provoque rien de plus que de la déception.
Le livre est basé exclusivement sur l’enfance de Léon, sur sa séparation avec sa famille et sur son évolution, les mois plus tard. Ainsi, les deux derniers tiers de son parcours, sont bien plus uniformes que la première partie du roman, ce qui peut parfois donner l’impression de longueurs et de répétitions. L’évolution dans la vie adulte du personnage, n’est pas mentionnée, et pourtant, il s’agit d’un élément qui aurait pu être intéressant à découvrir.
Seul le rapport bancal entre le sujet de l’adoption et les émeutes raciales, peut laisser sceptique. Si Léon est un enfant noir, et qu’il s’est pris d’amitié pour Tufty - noir lui aussi -, les scènes violentes de discordes sur le racisme entre policiers et noirs, ne sont pas clairement expliquées. Bien que l’auteur ait souhaité faire part de ce problème de société dans les années 1980, ces scènes apparaissent peut-être trop subitement, alors que le lecteur ne s’y attend pas. Léon est toujours spectateur de ces discordes, et son point de vue est rarement utilisé dans ces cas-là, ce qui nous questionne sur l’objectif de ces scènes (pourtant intéressantes).

Un roman bouleversant et saisissant, dont la psychologie ne laisse pas indemne et pousse à la réflexion