Le livre du lundi: La Femme d’argile et l’homme de feu

Par Lucie & Marion

de Helene Wecker

La golem se réveille dans la cale d’un navire qui relie la Pologne aux Etats-Unis. Le djinn est libéré de son flacon dans l’atelier d’un dinandier du quartier de Little Syria à New-York. Les destins de ces deux êtres fantastiques sont liés et leur vie vont s’entrechoquer aux travers de rencontres, de magies ordinaires et extraordinaires.

C’est le thème qui m’a attiré dans ce livre. Je ne suis pas très familière de la culture juive et des mythes arabes mais le résumé laissait espérer du dépaysement, de la magie et de l’amour! Aussi, je me suis laissée porter par cette histoire de golem et de génie.

C’est une histoire chorale: une multitude de personnages produit autant de points de vue et de pensées disparates entremêlés. On s’intéresse à un panel vertigineux de caractères, d’objectifs contradictoires, de volontés hétérogènes. D’habitude, je n’aime pas trop ce genre de récit: le peu de temps qu’on passe avec chaque personnages ne me permet pas de m’attacher réellement et de compatir complètement avec chacun d’entre eux. Ce qui, sans surprise, s’est révélé être le cas ici aussi.

Cependant, Wecker réussit l’imbrication des vies de tous ces personnages qui au final avaient tous une raison d’être là. Et j’ai beaucoup aimé l’ambiance qui ce dégageait des pages. C’est ce qui est, à mon avis, le seul côté positif d’un récit choral: l’atmosphère créée autours d’un lieu. Tous ses habitants, examinés dans leurs particularités, le parent de couleurs, de sensations et de textures singulières. Dans ce livre, le Manhattan de la fin du XIXème prend vie, comme la golem, grâce à toutes les personnes différentes que nous croisons dans ses rues.

Parallèlement, je n’ai pas particulièrement aimé les personnages principaux. La forme du récit n’a pas aidé, c’est certain, mais même sans ça, il y avait une distance entre eux et moi que je n’ai jamais pu franchir. Je n’ai pas vraiment apprécié leur personnalité ou l’évolution de leur relation. L’histoire d’amour n’est pas très agréable à lire non plus, je lui trouve un manque d’émotion certain. Pour moi, c’est une vraie déception sur ces points.

Je crois que ce que j’ai le plus apprécié, c’est que ce livre soulève énormément de thèmes. L’immigration, l’intégration, la religion, la morale, la liberté, la gratitude, la tolérance, le désirs, le deuil,… Chaque lecteur peut y piocher ce qu’il veut, ces pages donnent beaucoup à réfléchir.

Le premier roman de Helene Wecker ne manque pas d’une certaine poésie et de philosophie mais il n’y a pas assez d’émotion pour qu’il devienne une de ces aventures épiques qu’on prend plaisir à relire.

Cette lecture entre dans le challenge Littérature de l’imaginaire!

Marion