Tu n’as rien à craindre de moi (récit complet)

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Tu n’as rien à craindre de moi »

Public conseillé : Adultes, grands adolescents

Scénario et dessin de Joann Sfar,


Style : Récit intime
Paru aux éditions « Rue de Sèvres », le 18 avril 2016, 104 pages, 18.0 euros,
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Ce que j’en pense


Tu n’as rien à craindre de moi raconte la relation du peintre avec sa muse, celle qui doit vivre au quotidien avec l’artiste. La PÔvre !

L’auteur aborde cette question triviale que tout amateur d’art se pose en voyant une œuvre de nu : « est ce qu’il la baise ? ». Je suis heureux de constater que comme dans son Pascin, Seabearstein l’artiste du dernier récit de Joann Sfar, la sexualité est partie prenante de son œuvre. Pascin racontait la jeunesse du célèbre peintre sans omettre ses aventures sexuelles, plus qu’amoureuses. Seabarstein, lui, est un éternel amoureux, sincère à chaque fois, mais amoureux.

Tout au long de ce récit on est confronté aux questions fondamentales de Joann Sfar : Le judaïsme et les femmes. L’un et l’autre sont des sujets sans fin. En fait dans Tu n’as rien à craindre de moi, on retrouve un peu du Chat du rabbin et un peu de Pascin. La grande nouveauté c’est l’entrée des femmes en tant que personnage central.

Décrire plus avant le scénario tient de la gageure car cela part un peu dans tous les sens. On a du mal à suivre la ligne du scénario. Mais à l’instar de Klezmer, de la musique comme de la série de Joann Sfar, de ce bazar de ce souk d’idées qui viennent de partout, il en ressort une douce mélodie, une générosité générale, un amour pour son prochain, pour les artistes et surtout pour leur muse.

J’ajouterai que dans son dessin ce sont les femmes que je préfère. Joann Sfar magnifie les femmes.

Elles sont belles et resplendissent au milieu des décors incertains. En fait le reste de la case fait un écrin à aux femmes de Sfar.

On peut avoir confiance dans le bon gout féminin d’un homme qui idolâtre Mirelle Darc. Je parle au nom de toute une génération marquée à jamais par un sourire mutin, un regard malicieux, qui nous rappelaient à nous les adolescents aux hormones en ébullition, Ô combien nous étions fragiles… Et en plus, quelle chute de reins !

Difficile de parler du dessin de Sfar car il est inclassable dans le monde de la BD. Les cases sont fermées, mais de manière brouillonne, les couleurs ne sont plus celles du chat du rabbin, mais des couleurs pures sans mélange. Le jeu des cases ne semble pas très recherché. Tout est concentré sur les 2 thèmes et sur la représentation de la femme.

J’ai beaucoup aimé son personnage de Protéine, insupportable et adorablement folle. Tellement ashkénaze !
Elle se pose tant de questions que sa vie ne peut être qu’une complication. Du reste recevoir un pareil prénom en guise de cadeau de naissance cela ne facilite pas les choses.
Pour résumer cette BD je ne dirais qu’une chose : Que vous êtes Klezmer, Monsieur Sfar !