Pandora (T1) – Recueil d’histoire

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Pandora », tome 1

Public conseillé : Adultes

Style : Recueil d’histoires courtes (tous styles)
Paru aux éditions « Casterman », le 13 avril 2016, 240 pages couleur, 18.0 euros,
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Le principe


Otomo, Rossi, Blutch, Tripp, Pastor, Götting, Magnin, Toulhoat et Bajram, Ravard, Harambat… Voici le menu (partiel) de la nouvelle revue trimestrielle proposée par Casterman

Réaffirmant son rôle de “défricheurs”, l’éditeur “historique” de Hugo Pratt (Pandora, c’est aussi le nom de la jeune fille dont tombe amoureux Corto Maltese…), Tardi et tant d’autres, se lance dans l’aventure du recueil d’histoires courtes, car le principe, utilisé à l’origine par les journaux, a été délaissé au profit des longs récits longs.

Dans une volonté d’ouverture et de découverte de la pluralité de BD, Casterman ouvre le bal avec des grands auteurs-maison. Soyons bien clair. Pour Benoit Mouchard, le directeur éditorial des éditions (qui signe l’édito), il ne s’agit pas de créer un espace de découverte de futurs auteurs, mais bien de proposer à un public large une sélection de récits courts (voire très courts) qui “bousculent les convenances et ouvrent les esprits”. Une gageure, en somme !

Ce que j’en pense


Il y a vraiment à boire et à manger dans ce premier tome de la revue “Pandora”. Moi, qui ai des goûts plutôt “classiques” en terme de dessin, je me suis régalé du récit d’anticipation de Ottomo. Son “terminator” décalé aux allure de bibendum m’a beaucoup amusé.
Dans un genre plus intimiste, la chronique de Jean-Louis Tripp, sur sa découverte de la sexualité est touchante.
La collaboration de Rossi et de Bindi, qui met en scène Helène de Troye et sa beauté immortelle est superbe. Le mini-projet à six mains de Magnin, Toulhoat et Bajram est particulièrement réussi graphiquement parlant, même s’il est un peu “rapide”.
Enfin, j’ai découvert avec un énorme plaisir le travail de Jean Harambat : une partie de pêche philosophico-contemplatif qui n’est pas sans rappeler “Et au milieu coule une rivière”…
J’ai aussi lu avec plaisir Alfred et son récit social et poétique ; Götting et ses peurs adultérines ; Blutch et ses relectures BDPhyle ; Ravard et sa soirée “sexy”…
En gros, les deux tiers de la revue m’ont fait passer un bon moment de lecture. Le dernier tiers n’est visiblement pas pour moi, avec des graphismes et/ou des systèmes narratifs que je ne comprends pas et n’apprécie pas.

Alors, cette nouvelle revue “Pandora” tient elle ses promesses et mérite-t-elle l’achat ? Même si je n’adhère pas à tous ses choix éditoriaux (des fois, un peu trop “extrême” pour moi), j’ai passé de bons moments en testant/découvrant des auteurs et des graphismes, sans prendre le risque du format long. Alors, pourquoi ne pas tenter vous aussi, l’expérience ?