Poppy Pym et la malédiction du pharaon, de Laura Wood

Par Clarabel

Abandonnée dans un cirque, Poppy Pym a grandi pendant douze ans au sein d'une troupe de joyeux lurons, désormais sa nouvelle famille, composée d'acrobates, de clowns et de dresseurs de lion. Mais Poppy doit les quitter pour suivre sa scolarité à Saint Smithen, un pensionnat privé, avec uniforme et règlement assez strict, où la fillette fait rapidement sensation avec ses numéros de voltige et son enfance bohème. Cela atténue un tant soit peu sa mélancolie d'être loin des siens, même si son amitié avec Ingrid et Kip lui donne aussi du baume au cœur. Et puis la vie à l'école est riche de promesses excitantes, quand débarque une exposition d'antiquités égyptiennes, dont le rubis scarabée du pharaon et une vieille histoire de malédiction. Sitôt après, survient une série de faits étranges qui mettent les sens de Poppy en alerte. La jeune fille étant une lectrice assidue de romans policiers, elle s'improvise immédiatement détective et se lance dans l'enquête avec beaucoup de vigueur, non sans maladresse. Le dénouement est sans surprise, mais se déroule dans un esprit bon enfant et en toute bonhomie. C'est assez rafraîchissant à parcourir, d'autant plus que Poppy Pym est une héroïne adorable et attachante. La lecture manque probablement d'un soupçon d'espièglerie pour la distinguer de la masse, si ce n'est qu'elle baigne dans un univers sensationnel (le cirque) qui constitue une toile de fond originale, avec des personnages déjantés et atypiques. Les dialogues avec Suzy l'élastique, Fanella, Luigi ou Marvin distillent ce grain de folie qui fait défaut au reste de l'histoire trop enfermée dans le cercle de Saint Smithen et sa routine ronronnante (ou trop enfantine). Ceci dit, les plus jeunes y trouveront sans problème la matière nécessaire pour extrapoler, rêver et imaginer vivre des vies différentes, en supposant aussi être de bons lecteurs pour se lancer dans une aventure de 340 pages ! 

Seuil jeunesse / Mars 2016 ♦ Traduction de Cécile Nelson (Poppy Pym and the Pharaoh's Curse)

Beatrice Bencivenni pour les illustrations