Mais voilà, sur Twitter, je suis tombée sur l'article très polémique sur les blogueuses et leurs relations avec l'auto-édition. Loin de moi l'idée de tergiverser là-dessus, ce débat est stupide et stérile. Chacun est libre de ses propres choix. En revanche, cela m'a donné l'envie de créer pour une fois, un article de fond. J'ai eu envie de vous parler un peu plus de moi et de ma relation à l'écriture, parfois conflictuelle mais la plupart du temps passionnée.
Quand je me suis lancée, il a quelques mois maintenant dans ce blog, je ne pensais pas vraiment avoir le moindre succès (toujours cet éternel problème de confiance en moi). Je postais cependant, des extraits d'un de mes anciens romans en me disant que l'on ne sait jamais, peut être que ma prose pourrait plaire à quelqu'un dans ce bas monde. Et j'ai compris que, malgré ses nombreux défauts, mon immaturité flagrante au moment de sa rédaction, qui oui, ce que je faisais pouvais plaire. Ça a été un soulagement incroyable. Pour être honnête, je n'avais jamais fait lire ce que j'écrivais à qui que se soit, c'était mon grand secret, presque une grande honte. Comment pouvait-il en être autrement ? Rares étaient autour de moi, mes amis aimant la lecture autant que moi. Comment auraient-ils pu accepter que pendant qu'ils jouaient à la console moi, je préférais, à douze ans, écrire des romans, la nuit dans ma chambre ?
En fait, cela me déçoit surtout pour vous, et pour cette promesse que j'ai faite et que j'ai peur de ne pas pouvoir tenir...
Quand je parle de mon rapport à l'écriture, j'ai bien du mal à mettre un mot sur ce que je peux ressentir. C'est passionnel, il n'y a aucun doute à cela. Quand je n'écris pas, je m'imagine tellement de choses, je vis dans un monde qui n'est pas le notre, quitte ne pas faire la différence entre la réalité et ma fiction. Parfois, j'ai l'impression de me perdre. Mais, je me dis que c'est ce qui fait de ma prose, un univers unique en son genre, né d'un mélange entre ma vie, mes lectures, mes expériences, mes peurs et mes regrets. Je mets un peu de moi dans chacun des mots que je couche sur le papier.
Et je vous parle de tout cela pourquoi au juste ? Parce qu'en un sens je suis en colère, je suis en colère que l'on réduise simplement le travail d'un auteur à son édition (quelle soit libre ou pas une maison d'édition). C'est tellement plus que cela. Très bien, il s'agit peut-être de la concrétisation de tout ce que l'on a fait, de notre travail acharné pendant des mois ou des années. Mais justement, on ne devrait pas valoriser le travail d'un auteur juste parce qu'il a été publié, mais on devrait le félicité d'avoir réussir à terminer un ouvrage, avec toutes les contraintes que cela implique. D'avoir vaincu la page blanche, avoir pu écrire chaque mot, d'avoir vaincu les périodes de doutes et de désespoir. La persévérance d'un auteur est surement l'un de ses plus grands talents. Nous ne sommes pas tous des Stephen King à parvenir un pondre un roman génial en quelques mois. Nous n'avons pas tous le temps, de nous consacrer à cette passion parfois dévorante tous les jours comme on devrait normalement le faire. Quand j'arrive à écrire une fois par semaine, je me dis que j'ai de la chance.
Cet article c'est un peu transformer en coup de gueule, je l'avoue. Au départ, je voulais vous parler de moi, vous proposer de pourquoi pas, poster le premier chapitre de mon nouveau projet, quitte à spoiler un peu. Je voulais vous parler de mon ressenti face à mon manque de temps à consacrer à l'écriture, mais aussi peut-être à mon manque de volonté, ma peur panique de l'échec, cette question atroce du " Et si ça ne leur plaisait pas ? " qui m'empêche d'avancer correctement. Je voulais traiter de mes peurs, mes doutes et toutes ses choses qui m'empêchent d'écrire et qui me poussent dans les livres à essayer de trouver la recette miracle pour vaincre tout cela. Je ne l'ai pas. J'ai beau la chercher, je ne la trouve pas. Alors, j'imagine qu'il n'y a personne d'autre que moi, qui puisse faire ce travail-là à ma place. Trouver le courage de vaincre mes peurs et de prouver au monde entier que je suis capable de finir mon roman et de l'envoyer à des maisons d'édition quitte à essuyer des refus.
Je vais tenir cette promesse.