Avec vue sur l’Arno

Par Valasty

Avec vue sur l’Arno 
[A Room with a View]
Auteur : E. M. Forster
Éditeur : Éditions Robert Laffont
Collection : Pavillons poche
Parution : avril 2014 [1908]
Pages : 351
Prix : 9, 90 €
Note : ★★★★☆
   Une amie m’a offert ce livre après m’avoir fait découvrir son adaptation cinématographique de 1986, avec Helena Bonham Carter, que j’avais adorée. J’ai tout de suite été séduite par cette jolie couverture qui reprend l’une des images phares du film et je dois dire que le livre m’a également beaucoup plu !
   L’histoire débute en Italie. La jeune Lucy y fait un voyage en compagnie de sa cousine Charlotte, une vielle fille qui lui sert de chaperon. Là-bas, elles sont plongées dans une micro-société anglaise, au milieu de laquelle la jeune Lucy cherche sa place. C’est pourtant bien grâce à la ville de Florence et en s’isolant du mieux qu’elle le peut de ses compatriotes, qu’elle parvient à sentir qui elle est véritablement, ce qui lui plaît, la touche, l’enivre. Elle reste cependant souvent hésitante, ne sachant comment se comporter : suivre les principes de son éducation même lorsqu’ils lui apparaissent absurdes, ou au contraire, s’en détacher ? Il y a donc comme une révolte féminine qui apparaît, sous-jacente et souvent inconsciente de la part de Lucy, qui évolue alors de manière subtile au contact des Emerson, ces derniers étant perçus d’un mauvais œil par les autres anglais en villégiature. Je vous laisse découvrir le reste et m’arrête ici en ce qui concerne le résumé !
   Il s’agit en réalité d’un roman d’apprentissage qui se déroule presque en huis clos et dans lequel évoluent des personnages tout à fait convaincants. Par ailleurs, on est à la fois plongés dans un univers italien agité auquel se heurte une société anglaise plus posée – que l’on retrouve par la suite en Angleterre – et l’on a une impression constante de beau temps, ce qui ne gâche rien.
   J’ai beaucoup aimé l’idée que l’émancipation de Lucy se fasse en douceur et accompagnée. L’histoire montre bien que c’est l’amour pour l’autre qui mène à la connaissance de soi, à l’acceptation de soi et donc au bonheur, ce qui est plutôt original quand on pense aux préoccupations de cette société puritaine du début du XXe siècle. Il s’agit en effet davantage de se montrer tel qu’il est bon d’être perçu que de chercher à comprendre son être profond. C’est donc une guerre entre l’être et le paraître à laquelle nous assistons, non sans une certaine touche d’humour de la part de l’auteur.
   Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé ce livre qui est agréable à lire malgré un style parfois étrange (est-ce dû à la traduction ?) qui gêne sporadiquement la lecture.
   Et vous, dites-moi : avez-vous lu ce livre ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? Si non, vous tente-t-il ?
~ Asty ~