La fureur du prince

Par Stéphanie @Sariahlit
" Je ne te crains pas ! "
Berlanda Thierry
296 pages
Éditions La Bourdonnaye (2015)
Collection Intrigues
Le criminel le plus sauvage du pays vient de s’échapper. À l’issue d’un carnage qui promet d’être le premier d’une longue série, il a franchi les murs de son hôpital psychiatrique. Qui l’a aidé ? Et à quelle fin ? De nouveau, Jeanne Lumet, celle qui a permis son arrestation un an auparavant, se dresse sur la route ensanglantée de celui que les journalistes ont surnommé Le Prince. Et de nouveau, elle agit au péril de sa vie, entre Bareuil – son mentor qui joue un jeu sadique avec elle – et Falier – le flic en fin de parcours censé la protéger.
Extrait :
« Il me semble que si je pouvais revoir ce… ce monstre, dans sa prison, je n’aurais plus le sentiment qu’il me suit partout, qu’il cherche à nous atteindre de nouveau, Léo et moi. Ma psy me dit que c’est comme ces gens qui ne parviennent pas à faire le deuil de quelqu’un tant qu’ils ne voient pas son cadavre, ou en tout cas l’endroit exact de sa mort, ou celui où il est enterré. Vous voyez ? Pour moi, il est encore là, prêt à surgir de n’importe où… J’ai le sentiment qu’il est plus vivant que toutes les autres personnes que je connais. »
Mon avis :
Jeanne Lumet est traumatisée par les événements survenus un an plus tôt : sa rencontre avec Aravahani, celui qu'on surnomme le prince, a laissé des séquelles qui rendent sa vie de tous les jours difficile pour elle et ses proches. Jeanne est toujours sur le qui-vive, à épier ce qui se cache dans les ombres, à imaginer qu'on s'introduit dans l'appartement pour s'en prendre à son fils. Elle compte sur une rencontre avec Favier, le flic maintenant à la retraite qui a enquêté sur l'affaire, et Savant, le journaliste blessé, pour reprendre sa vie en main. Entre temps, Aravahani devait être transféré à la Maison Centrale de Clairvaux, un lieu hautement sécurisé, où il aurait dû finir ses jours. Mais une expertise psychiatrique a eu lieu sous la houlette de Bareuil pour transférer le détenu vers un centre psychiatrique à Villejuif. Les évènements vont vite prendre un tour inattendu : le Prince va s'échapper semant la mort sur son passage. J'avais hâte de retrouver l'ambiance de L'insigne du boiteux : l'angoisse qu'un fou s'en prenne au hasard à une mère de famille, à son enfant. Mais La fureur du Prince est différent. L'auteur s'attarde plus sur l'aspect psychologique des personnages que sur les scènes sanguinaires qui m’avaient plu. De fait, j'ai eu beaucoup plus de mal à entrer dans l'intrigue même si la plume de l'auteur est toujours agréable à parcourir. La deuxième partie du récit est plus vive et entraînante. Le suspens concernant l'évasion d'Aravahani reste total jusque la fin. Le caractère névrosée de Jeanne surprend, agace, mais on comprend ses angoisses. Bareuil reste un personnage énigmatique : on n'arrive pas à savoir si on doit l'aimer ou non tant sa façon d'être dérange, à l'image du Prince. On découvre la vie de ce dernier pour comprendre comment il en est arrivé là. Mais le Prince Aravahani ne semble pas en avoir pour autant fini avec nous, en espérant que le final soit plus délié et sanguinolent.
★★★☆☆

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