Appelez la sage-femme de Jennifer Worth

Par Juliann @monbookclub


Pour celles qui connaissent la série n’hésitez pas, il faut lire le livre! Certes on connait l’histoire, mais « Quand on aime on ne compte pas »

Je remercie Stemilou de m’avoir offert ce livre, ce fut une agréable découverte.

Jennifer plante tout de suite le décor dès l’introduction. Elle nous décrit le quartier de l’East End, la vie des docks, la promiscuité et les mœurs. Et dans ce monde de pauvreté, réussir à faire accoucher des bébés peut s’avérer une épreuve de courage, d’humilité et de dévotion. En la lisant on a l’impression de se faire raconter une histoire par Vanessa Redgrave, la voix off de la série. Et c’est une sensation agréable.

Brenda m’a regardé avec un large sourire. Son étrange visage à la machoire inférieure curieusement formée était illuminée par une espérance ardente. Elle savait qu’elle devait subir une césarienne, mais ne s’en souciait pas. Elle allait avoir un enfant et, cette fois-ci, il vivrait. C’était tout ce qui comptait pour elle, et elle débordait de reconnaissance envers les soeurs, l’hopital, les médecins, envers tout le monde, et en particulier le système de santé national et les personnes merveilleuses qui avaient fait en sorte que tout soit gratuit pour elle.
Les antécédents obstétricaux de Brenda étaient tragiques. Elle s’était mariée jeune et avait eu quatre grossesses dans les années trente. Tous les bébés étaient morts. Le drame pour une femme atteinte de rachitisme, c’est que son bassin, lui aussi se déforme et qu’il est plat ou atrophié.

Le livre reprend toute la première saison de la série. Pour celles qui pensent que cela peut faire une redite, au contraire, le récit de Jennifer est d’une telle richesse dans les descriptions des situations qu’elle a vécue qu’on s’y replonge facilement avec bonheur.

 C’est vrai que les conditions de vies dans lesquelles vivaient les gens de l’East End dans les années 50 étaient très pauvres. Aujourd’hui, beaucoup de femmes encore accouchent dans des conditions pareils malheureusement. Ce livre a cet intérêt, décrire ce travail difficile, faire venir au monde des enfants dans n’importe quelles conditions. C’est médical, on a beaucoup de détails, cela peut froisser ou gêner des âmes sensibles, et j’avoue que même moi j’ai du sauter des paragraphes tellement certains actes étaient … insupportables, tel qu’un avortement avec des aiguilles ..

Le livre est beaucoup plus centré sur les patients de Jenny que sur la vie à St Nonnatus House.Il faut aussi ajouter que la série est plus romancé que le livre mais cela ne gâche en rien le plaisir.