Zoom sur… Alex Ross !

Par Poisonfanny @PoisonFanny

J’avais débuté le rubrique Comicsographie avec un scénariste, place à un dessinateur de génie ! Son style réaliste, visuellement très impactant, a fait de lui un spécialiste des couvertures de comics. Et ses œuvres complètes sont immédiatement devenues des légendes. Zoom sur Alex Ross… Vous allez en prendre plein les yeux !

Le dessin coule dans les veines d’Alex Ross : sa mère était une illustratrice de mode dans les années 50, avant d’abandonner sa carrière pour élever ses enfants. Mais c’est son père qui l’a plus influencé. Il était pasteur, et lui a apporté des valeurs qu’Alex Ross a retrouvé et plus tard voulu développer dans les comics qu’il créait. On rapproche souvent le style d’Alex Ross de celui de Norman Rockwell, le plus célèbre des illustrateurs Américains, ayant exercé de 1920 à 1960 environ. De lui il a emprunté la technique d’illustration consistant à prendre en photo un sujet pour ensuite le peintre à la manière photoréaliste. Et oui, Alex Ross faisait mettre ses mannequins en costume de super-héros pour bien capter le tombé, les plis, la posture du modèle… C’est pour cette raison que ses super-héros ont l’air si vrais !

Frank Kasy pose en Superman pour Alex Ross

Il obtient très tôt le succès, en 1989. Il n’a que dix-neuf ans quand il obtient son premier succès avec le comics Terminator inspiré du film avec Arnold Schwarzenegger. Si sa préférence va aux personnages issus de l’éditeur DC Comics, c’est Marvel qui lui donne sa chance en premier. Après Terminator, il a l’opportunité de rendre hommage aux personnages de cet éditeurs dans la mini-série Marvels, scénarisée par Kurt Busiek, en représentant l’émergence des super-héros vu par un humain ordinaire, le photographe Phil Sheldon. Cette représentation des héros vus de l’extérieur sera une constante dans son travail, et son moyen favori de mettre en valeur leur aspect divin.


Alex Ross crée ensuite ses propres héros pour le titre Astro City, toujours avec le scénariste Kurt Busiek. Il ne s’éloigne jamais complètement de ses héros favoris, il avoue que ses créations sont des hommages à des personnages existants. Samaritan est inspiré de Superman, Winged Victory de Wonder Woman, Le Confesseur de Batman, Mph de FlashJack-in-the-Box de Spider-Man, la First Family des Fantastic Four, les Crossbreed des X-Men


Le plus gros succès du dessinateur paraît en 1996 chez DC Comics : Kingdom Come. Avec le scénariste Mark Waid, ils imaginent un futur possible pour les personnages de l’univers DC Comics, où les super-héros les plus importants, notamment la Trinité (Batman, Superman, Wonder Woman) doivent sortir de leur retraite pour contrer de nouveaux super-humains irresponsables et amoraux, dont les pouvoirs incontrôlés menacent la planète. On observe les combats entre plusieurs générations de héros de l’extérieur, à travers le regard du personnage du Spectre et de Norman McCay, un pasteur sans pouvoir recruté pour aider le Spectre à juger l’action en cours.

Alex Ross rend d’ailleurs un bel hommage à son père en le prenant pour modèle physique et psychologique de Norman McCay ! Kingdom Come est une formidable réflexion sur ce qu’est un héros, sur le pouvoir et ses responsabilités, sur l’impact que peuvent avoir ces êtres quasi divins sur les hommes « normaux » et sur la nature humaine en général. L’énorme galerie de personnages redesignés ou même créés par Alex Ross est incroyable. Sincèrement, les mots me manquent pour vous expliquer à quel point Kingdom Come est une oeuvre incontournable ! Elle est peut-être difficile d’accès pour les débutants à cause du nombre gigantesque de personnages qu’elle contient, mais avec une lecture attentive et à l’aide des excellents bonus de l’édition d’Urban Comics, ça devient beaucoup plus clair. Et ça vaut vraiment le coup qu’on s’y penche… Quelle claque !


Alex Ross travaille ensuite avec le scénariste Paul Dini, célèbre notamment pour avoir écrit la série Batman : la série animée et beaucoup d’autres séries d’animation DC Comics. Ils rendent hommage aux stars des super-héros DC, en publiant des albums au format tabloïd à l’occasion des 60 ans de ces personnages. Ces albums n’ont pas encore été réédités par Urban Comics, mais se trouvent facilement en ccasion: Superman : Paix sur Terre, Batman : Guerre au crime, Shazam : Lutte pour l’espoir et Wonder Woman : Esprit de Vérité, mais aussi JLA : Nouvel Ordre Mondial, Justice et Liberté.


Depuis, il a travaillé avec Hollywood sur le film Incassable de  M. Night Shyamalan et sur la premièretrilogie Spider-Man. Il a surtout fait énormément de couvertures de comics. Il est devenu une star aux Etats-Unis et peut travailler sur à peu près ce qu’il veut ! Il est tellement célèbre qu’on expose son travail dans les musées dans le monde entier, même à Paris ! J’avais adoré l’exposition L’Art d’Alex Ross au musée Mona Bismarck en mai dernier. A cette occasion, Urban Comics avait sorti Mythology, l’art des comics par Alex Ross, un merveilleux pavé plein de ses dessins connus et moins connus, et où l’on peut voir dans le détail sa manière unique de composer ses scènes et de les peindre. Un bijou dont je me suis inspirée pour cet article, et que je suis fière de mettre en évidence dans ma bibliothèque !


Et vous, vous lirez quoi en premier ?