Chronique “Badlands” : Perla (Indiana jones version Wonderbra) et la kiva perdue…
Scénario de Corberan, dessin de Kowalski
Public conseillé : Adolescents-adulte
Style : Western fantastique
Paru le 17 mars 2014, chez Soleil
Histoire
XVII ème siècle, au coeur de la forêt indienne, Hernan Ruiz-Tenguillo meurt sans avoir fini son grand oeuvre…
1885, le professeur Labotte traverse l’océan pour rejoindre à New-York sa descendante, l’aventurière Perla Ruiz-Tenguillo. Il pratique d’étranges incantations sur une boite en bois aux pouvoirs magiques, mais échoue, incapable d’en contrôler le pouvoir.
En découvrant son échec, Perla ne veut plus de lui dans l’expédition qu’elle prépare. Pourtant, ce dernier s’impose en arguant de ses connaissances ésotériques.
Accompagnés de deux hommes de mains (Sam, le grand noir et Meurs-beaucoup, l’indien), ils partent à la recherche d’une kiva, une chambre sacrée indienne.
Un soir, attiré par un coyote, la bande se met en chasse. Au retour au campement, ils retrouvent Labotte assommé…
Ce que j’en pense
Eric Corberan, vieux routier des « scénarii » d’aventure et d’ésotérisme (« Le Clan des Chimères », « Le Chant des Stryges », « La Conjuration d’opale », « Metronom », « Pavillon Noir » pour ne citer qu’eux), collabore avec le dessinateur polonais Piotr Kowalski (« La branche Lincoln », « Dracula l’immortel », « Urban Vampire »…) pour nous offrir un Western épique et fantastique dans la lignée d’un « West », boosté aux amphétamines et au Wonderbra.
Avec sa couverture à couper le souffle (qu’elle est sexy, cette héroïne !), Corberan et Kowalski donnent le ton ! Lara Croft n’a qu’à bien se tenir, la relève est assurée. Clairement, Perla n’a certainement rien à lui envier. Ni sa plastique (impeccable), ni son armement, ni ses capacités physiques et intellectuelles.
Au-delà de l’argument « Perla », Eric n’a pas oublié d’écrire un scénario. Entre flash-backs et aventure, il pose un western simple, mais bien construit, qui utilise pas mal d’archétypes du genre. Indiana Jones version féminine, Perla n’a pas froid aux yeux. Ce qui permet de l’embarquer dans des aventures enlevées et réjouissantes où la prise de tête n’est pas au programme. Avec un soupson de magie indienne, Corberan densifie un peu sa série B, sans en faire trop et assure des dialogues croustillants.
Un regret néanmoins : la scène finale, qui dégénère en baston, façon « boss de fin de niveau » amène Perla dans un rôle d’ange exterminateur, qui me semble peu cohérent avec son personnage…
Mis à part cette scène « déconnectée », l’ensemble est vivant et agréable à lire.
Le dessin
Avec un trait classique agréable, Piotr Kowalski nous offre des planches très soignées et dynamiques. A l’aise dans tout types de scènes (Western à la « Sergio Leone », Baston à La « Cthulu », et rappels historiques), il sert avec bonheur le scénario de Corberan. Les couleurs tout en nuances d’Aurore Folny complètent et unissent l’ensemble.
Pour résumer
La nouvelle série de Eric Corbéran, mise en image par le beau dessin classique et dynamique de Piotr Kowalski mélange les genres avec bonheur. Western, ésotérisme, Lara Croft, Indiana Jones, Chtuluh, on trouve de tout dans Badlands.
La sauce prend bien et le plaisir est là. Je n’ai plus qu’à attendre la suite…