Louve en juillet

Par Henri-Charles Dahlem @hcdahlem


Elle s’appelait Séquoia. C’était une chienne-louve, adoptée en piteux état dans sa première année par Gabrielle Filteau-Chiba. Leur histoire d’amour va durer plus d’une décennie et s’accompagner de voyages, de solitude, de moments dramatiques. Une relation forte, riche en émotions.

Ma note

★★★★ (j’ai adoré)

Ma chronique

Ma chienne-louve et moi

Gabrielle Filteau-Chiba inaugure la collection « Animales » qu’elle dirige aux éditions Dépaysage avec le récit des années passées avec sa chienne-louve Séquoia. Un histoire d’amour, de voyages et de dangers bravés ensemble. Et la douleur de la perte.

Les Éditions Dépaysage ne pouvaient trouver meilleure directrice pour leur nouvelle collection « Animales » que Gabrielle Filteau-Chiba. La Québécoise entend y proposer des voix de femmes de toute la francophonie, offrant leurs « cris hurlés à la nuit ou des chants intimes » qui disent, chacun à leur façon, l’espoir d’habiter la nature autrement. Avec Louve en juillet, elle inaugure cette collection en évoquant sa relation fusionnelle avec Séquoia, une chienne-louve aussi sauvage que fragile, aussi féroce que vulnérable. Ce récit tendre et sauvage, est une ode à la liberté, à la résilience, et à ce lien mystérieux qui unit l’humain à l’animal.
Séquoia, c’est d’abord une histoire de sang et de vent. « Ma toute petite coyote grise à moitié chienne. Fille de Friendly qui porte si bien son nom et d’un père aussi sauvage qu’inconnu. » Sa mère, une alpha au regard d’ambre embrasé, descend d’une lignée qui courait jadis sur les banquises du Nunavik, avant de dominer les étendues enneigées du nord du Québec. Séquoia, elle, naît entre deux mondes : celui des traîneaux et des mushers, et celui, plus mystérieux, des forêts sans fin. Avec elle, Gabrielle Filteau-Chiba découvre une nouvelle façon d’être au monde. Leur vie commune devient une aventure où chaque jour est une leçon. Voyager à travers le Canada et les États-Unis, affronter le froid, le silence, les peurs. Apprendre à « fendre le bois, tenir tête aux éléments, dormir parmi les craquements de toutes parts ». Séquoia lui enseigne la patience, la résilience, l’art de « dompter ses peurs une à une : la pénombre peuplée d’esprits, les maladresses qui tuent, la glace mince, les bruits de moteur qui se rapprochent de leur refuge, la bêtise humaine, mourir gelée, te perdre, me perdre. »
Pendant plus de dix ans, Séquoia sera bien plus qu’une compagne : elle sera une complice, une muse, une force. Elle accompagnera Gabrielle dans ses voyages, ses écrits, la naissance de sa fille, et même dans sa séparation avec le père de l’enfant. Leur histoire, déjà esquissée dans la trilogie
Encabanée, Sauvagines et Bivouac, trouve ici une résonance nouvelle, plus intime, plus crue. Le récit culmine avec la mort de Séquoia, un moment d’une intensité rare. L’enterrement, décrit avec une pudeur bouleversante, devient le symbole d’un cycle qui se referme. La terre reprend ce qu’elle a donné, mais laisse à Gabrielle – et à nous, lecteurs – le souvenir indélébile d’une présence qui a tout changé.
L’écriture de Gabrielle Filteau-Chiba est une caresse et une morsure. Douce quand elle évoque les matins silencieux dans la forêt boréale, tranchante quand elle parle de la brutalité du monde. Chaque phrase est un souffle, chaque mot pèse son poids de neige et de vent. On y sent la tourbe fraîche, le bois humide, les hivers canadiens qui ne finissent jamais. Son style, à la fois poétique et sans fard, nous plonge dans une nature à la fois maternelle et impitoyable. Elle écrit comme on marche dans la neige : avec effort, mais avec la certitude que chaque pas nous rapproche d’une vérité plus grande.
Autrice et aventurière, féministe et écologiste, Gabrielle Filteau-Chiba explore les liens entre l’humain et le sauvage et sait transformer avec talent l’expérience intime en une méditation universelle sur notre place dans le monde. Ce court récit en est la preuve flagrante. Elle nous parle de Séquoia et, ce faisant, elle nous parle de nous, de nos peurs, de nos espoirs, de notre part animale. Louve en juillet est bien plus qu’un livre sur une chienne. C’est une déclaration d’amour à la nature, une ode à la résilience, un manifeste pour une humanité plus à l’écoute du vivant. Si vous avez aimé Son odeur après la pluie de Cédric Sapin-Defour, vous retrouverez la même émotion. Et vous vous souviendrez que, parfois, ce sont les bêtes qui nous apprennent à être humains.

Louve en juillet
Gabrielle Filteau-Chiba
Éditions Dépaysage 
Récit
112 p., 14 €

EAN 9782902039791

Paru le 22/08/2025

Où ?
Le roman est situé principalement au Canada et aux États-Unis, à Fossambault, Halifax, La Malbaie, Kamarouska, Frelighsburg, Montréal, Val-David, Sainte-Adèle, Val-Morin, Austin.

Quand ?
L’action se déroule durant les quinze dernières années.

Ce qu’en dit l’éditeur
« Tu m’apprends comment prendre soin de toi à mesure que j’apprends la vie dans la forêt boréale, la neige, le silence : fendre le bois, tenir tête aux éléments, dormir parmi les craquements de toutes parts, en dedans comme au-dehors, domptant mes peurs une à la fois : la pénombre peuplée d’esprits, les maladresses qui tuent, la glace mince, les bruits de moteur qui se rapprochent de notre refuge, la bêtise humaine, mourir gelée, te perdre, me perdre. »
«Parce que je ne suis “qu’une” femme, parce que tu n’es “qu’un” chien, parce qu’à des degrés différents, sur l’échelle sociale des êtres, nous représentions des espèces inférieures, le sentiment de notre mutuelle minorité a créé entre nous plus de solidarité encore, une compréhension davantage parfaite.» Séverine, 1903.
Répondre à l’appel du sauvage. Au gré des mots qui mordent et pansent. Cris hurlés à la nuit ou chants intimes, ils disent chacun à leur façon l’espoir d’habiter la nature autrement – et la possibilité, aussi, d’incarner toutes les bêtes en soi. Une collection de plumes féminines qui porte le souffle de toutes celles ayant en commun avec les créatures grandes et petites, fragiles et féroces, une immémoriale oppression. Avec l’envie d’en découdre, de rompre avec le rapport brutal au monde animal. Pour qu’advienne une humanité nouvelle, en paix avec le vivant.

Les critiques
Babelio 
Blog Les passions de Chinouk 

Les premières pages du livre
À la demande de l’éditeur, aucun extrait du livre n’est proposé.

À propos de l’autrice

Gabrielle Filteau-Chiba © Photo Alexis Hobbs  – Avec Séquoia

Gabrielle Filteau-Chiba, née au Québec en 1987, est une autrice, traductrice, éditrice et artiste visuelle dont l’engagement écoféministe rayonne dans toute la francophonie. (Source : Éditions Dépaysage)

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