Ma note Ma chronique « La rue ne m’a pas bouffé tout de suite. Elle a d’abord joué avec moi. Septembre avait été magnifique, malgré des nuits fraîches. Lorsqu’il pleuvait, ses porches m’abritaient, ses stations de métro m’accueillaient, ses abribus. J’avais échangé mon blouson contre une cape noire et mon foulard pour un bracelet de perles. J’avais décidé de prendre la route d’Ibiza à l’hiver, lorsque les brouillards et le givre étoufferaient Paris. Je venais de quitter l’enfance pour les trottoirs, les caves d’immeubles, les derniers étages, où aucune bonne ne ressort de chez elle après son travail. Il me faudrait domestiquer Paris et aussi que la ville m’apprivoise. » Le livre de Kells Où ? Quand ? Ce qu’en dit l’éditeur Les critiques Les premières pages du livre Extraits « Alors je me présentais aux offres pour non-qualifiés, les extras, les bras en plus. J’ai été nettoyeur de poubelles dans une clinique de banlieue, trieur de fiches de restaurant aux Œuvres Universitaires, plongeur dans un restaurant grec, peintre de vitrines de Noël, laveur de carreaux dans une école maternelle, livreur pour un chapelier, nettoyeur de matériel de construction, vigile dans un garage, réceptionniste de nuit dans un hôtel, terrassier. Un jour, deux, une semaine, jamais plus. Payé de la main à la main en liquide. « J’ai marché le jour, la nuit, sous le vent du nord et dans le froid. Je me suis réfugié au cœur du pire. Un parking gelé, une décharge à ordure, une vespasienne. Mes pieds étaient brûlés. Ma peau lacérée. Mon ventre, dévoré par le mépris de moi-même. Je n’étais plus un homme, j’étais une défaite. Jamais je n’avais imaginé que je serais aussi seul au monde. » p. 134 « Et alors j’ai eu peur. Lorsque tu as renoncé à la chaleur d’une salle de bains, tu peux tout affronter. Tu acceptes les vingt minutes de maigre douche, la serviette humide, le froid du dehors dans tes cheveux mouillés. Mais lorsque tu te plonges dans un bain chaud tu ne sais pas si tu pourras retourner sur le trottoir. Si tu en auras la force. Avoir accepté cette invitation était une erreur. Un vrai lit me ferait haïr les matelas de carton. Cette baignoire chasserait la volupté du bain public. Cette parenthèse était un piège. Les maos avaient cru bien faire mais ils m’avaient précipité dans un monde qu’il me faudrait forcément quitter. C’était comme entrer au cinéma permanent en sachant que la nuit glacée me guettait à la porte. » p. 171 « J’ai été bouleversé. J’aurais voulu le montrer à Norman, aux copains, à la terre entière, mais je ne l’ai pas fait. La Gauche prolétarienne existait toujours. La Cause du peuple continuait de paraître. Je ne pouvais pas trahir ceux qui m’avaient recueilli et sauvé. À propos de l’auteur Sorj Chalandon © Photo Jean-François Paga Après trente-quatre ans à Libération, Sorj Chalandon est aujourd’hui journaliste au Canard enchaîné. Ancien grand reporter, prix Albert-Londres (1988), il est aussi l’auteur de douze romans, tous parus chez Grasset. Le Petit Bonzi (2005), Une promesse (2006 – prix Médicis), Mon traître (2008), La Légende de nos pères (2009), Retour à Killybegs (2011 – Grand Prix du roman de l’Académie française), Le Quatrième Mur (2013 – prix Goncourt des lycéens), Profession du père (2015), Le Jour d’avant (2017), Une joie féroce (2019), Enfant de salaud (2021), L’Enragé (2023 – Prix des auditeurs de Justice et Prix Eugène-Dabit du roman populiste) et Le livre de Kells (2025) (Source: Éditions Grasset) Page Wikipédia de l’auteur Tags
★★★★ (j’ai adoré)« Je suis né dans la rue »
Sorj Chalandon livre ici son roman le plus personnel. Remontant aux années 70 et à la source de sa vocation d’écrivain, ce récit autobiographique raconte sa fuite du domicile familial à Lyon, ses longs mois dans la rue et son engagement aux côtés des maoïstes, ses sauveurs. Édifiant et bouleversant.
Nous sommes en 1970. Sorj a 17 ans. Il a décidé de quitter définitivement sa famille. Sa mère, qui est dans la confidence, lui glisse un billet de 100 francs. Son père, violent, raciste et antisémite qu’il appelle « l’Autre » ne doit rien savoir. Avec un sac pour seul bagage, il veut partir vers le sud, à Ibiza puis aller à Katmandou. La réalité sera tout autre.
Très vite, il se retrouve sans le sou sur les trottoirs de Paris. Pour s’en sortir, il essaie de trouver un moyen de gagner un peu d’argent. « J’ai été nettoyeur de poubelles dans une clinique de banlieue, trieur de fiches de restaurant aux Œuvres Universitaires, plongeur dans un restaurant grec, peintre de vitrines de Noël, laveur de carreaux dans une école maternelle, livreur pour un chapelier, nettoyeur de matériel de construction, vigile dans un garage, réceptionniste de nuit dans un hôtel, terrassier. Un jour, deux, une semaine, jamais plus. Payé de la main à la main en liquide. Billets, pièces, casse-croûte, paire de chaussures usagées, une autre forme de mendicité. »
C’est alors qu’il fait la connaissance des maoïstes. La Gauche prolétarienne vend La Cause du peuple dans les rues. Ces militants offrent plus qu’un journal : une fraternité, un idéal, un toit. Le jeune homme adopte le nom de guerre « Kells », en référence à l’évangéliaire irlandais du IXe siècle.
L’engagement devient total. Manifestations, affrontements, actions clandestines. La violence politique remplace la violence paternelle. Le collectif révolutionnaire offre cette famille que l’adolescent n’a jamais eue. Chalandon décrit avec finesse cette période d’embrasement. L’espoir de changer le monde. La solidarité entre camarades. L’ivresse de l’action directe. Mais aussi les premiers doutes qui s’immiscent.
Les événements s’accumulent pourtant. La mort de Pierre Overney, ouvrier de Renault tué par un vigile. L’affaire de Bruay-en-Artois et ses approximations judiciaires. La prise d’otages des Jeux olympiques de Munich. Autant de fractures qui révèlent les aveuglements de la Gauche prolétarienne. Le narrateur découvre peu à peu les contradictions du mouvement. Entre idéaux révolutionnaires et dérapages sectaires. Entre solidarité affichée et manipulations internes. L’organisation qui l’a sauvé de la rue montre ses failles.
C’est dans cette désillusion que naît l’écrivain. « J’avais renoncé à la rue pour le bain chaud de Daniel, j’étais entré en rage avec le premier coup donné, je pouvais désormais renoncer à la violence par la grâce de quelques traits d’encre. » Les dessins, puis les mots deviennent l’arme de libération définitive.
Sorj Chalandon manie une prose d’une justesse saisissante. Son style alterne entre lyrisme et brutalité. Les descriptions de la précarité glacent. Les scènes d’engagement politique vibrent d’authenticité. L’auteur puise dans ses blessures d’enfance pour nourrir son œuvre. On comprend désormais d’où viennent les enfants maltraités de L’Enragé et du Petit Bonzi. Cette autobiographie éclaire rétrospectivement toute son œuvre.
Sorj Chalandon
Éditions Grasset
Roman
384 p., 23 €
EAN 9782246843214
Paru le 14/08/2025
Le roman est situé principalement en France, à Lyon et Paris et sa région. On y évoque aussi des voyages à La Baule-les-Pins, aux Saintes-Marie-de-la-mer
L’action se déroule de 1970 à 1973.
Sorj Chalandon a puisé dans son expérience personnelle pour raconter un épisode de sa vie.
À 17 ans, après avoir quitté le lycée, Lyon et sa famille, il arrive à Paris où il va connaître, durant presque un an, la misère, la rue, le froid, la faim.
Ayant fui un père raciste et antisémite, il remonte l’existence sur le trottoir opposé à celui de ce Minotaure sous le nom de Kells, en référence à un Evangéliaire irlandais du IXème siècle. Des hommes et des femmes engagés vont un jour lui tendre une main fraternelle pour le sortir de la rue et l’accueillir, l’aimer, l’instruire et le réconcilier avec l’humanité.
Avec eux, il découvre un engagement politique fait de solidarité, de combats armés et d’espoirs mais aussi de dérapages et d’aveuglements. Jusqu’à ce que la mort brutale de l’un de ces militants, Pierre Overney, pousse La Gauche Prolétarienne à se dissoudre.
Certains ne s’en remettront jamais, d’autres chercheront une issue différente à leur combat.
Ce fut le cas pour l’auteur, qui rejoignit « Libération » en septembre 1973.
Le livre de Kells est une aventure personnelle, mais aussi l’histoire d’une jeunesse engagée et d’une époque violente. Sorj Chalandon a changé des patronymes, quelques faits, bousculé parfois une temporalité trop personnelle, pour en faire un roman. La vérité vraie, protégée par une fiction appropriée.
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Sorj Chalandon présente « Le livre de Kells » © Production Éditions Grasset
Lyon, mars 1970
— Tiens, prends ça mon fils, tu en auras besoin.
Elle l’avait cherché du regard, partout, dans la salle des pas perdus, tournant la tête comme un oiseau inquiet. Ma mère, son front soucieux, ses yeux délavés par le temps.
Elle se méfiait. Elle vérifiait que l’Autre ne l’avait pas suivie.
L’Autre, c’est comme ça que j’appelais mon père.
Nous étions dans le hall de la gare Perrache, à Lyon. Il faisait presque beau. Un matin de printemps, sans froid, sans pluie, sans vent non plus. Un jour qui chuchote « il est temps de partir ». Je venais de quitter mes parents. Cela aurait pu être une fois de plus et je serais rentré au soir la tête basse mais, ce matin-là, ma mère avait compris qu’il n’y aurait plus de faux départ. J’en avais fini. Lorsque j’ai ouvert la porte de l’appartement, je ne me suis pas retourné. Ni baiser ni adieu. Je l’ai pourtant laissée me rejoindre. Elle s’était doutée que je prendrais le train. Je l’ai imaginée tremblante, enlever son tablier de ménagère, mettre son manteau de ville, ses chaussures plates, cacher ses cheveux sous un foulard coloré, sortir sur le palier en priant de ne pas croiser l’Autre. Ni dans la cour ni sur l’avenue. Et lorsque le bus est arrivé, elle s’y est réfugiée, assise à sa place habituelle, son cabas sur les genoux.
Je lui ai donné un peu d’avance. J’ai traîné. Emprunté des chemins de traverse. Je suis passé près de mon collège, je me suis assis sur un banc de la place de Trion. J’ai regardé Lyon comme on quitte une aimée. J’ai posé ma main sur les murs de la ville, caressé des arbres, observé une dernière fois le ciel tourmenté enfanté par le fleuve. Je ne savais pas quand je reviendrais, je ne savais pas si je reviendrais. Alors je fabriquais des images, pour les jours d’après et mes nuits de regrets. Si l’Autre n’avait plus été là, je ne serais pas parti. Je ne fuyais pas les façades ocre des bords de Saône, mais mon tourmenteur. Et seulement lui.
Arrivé sur les quais, j’ai joué au mot caché. Sur un morceau de papier, j’ai écrit la date du jour et formulé un vœu. Je faisais ça depuis toujours, dissimulant mes lamentations au hasard de la ville. Une fois, j’ai voulu relire mon petit secret. Je l’avais enfoui sous une lourde pierre, au milieu des ronces et des pissenlits. Lorsque j’y suis retourné, un an plus tard, je n’ai rien reconnu. La friche était devenue un rond-point. Mon message avait été emporté avec les mauvaises herbes, le sable et les graviers. Alors j’ai continué de semer des prières, des craintes ou de simples souvenirs sans jamais tenter de les retrouver. Des bouteilles à la terre, des suppliques pour rien, écrites sur un lambeau de feuille quadrillée, comme celles que je confiais aux statues des églises, glissées entre les souliers du curé d’Ars ou sous l’éperon de Jeanne.
Alors que j’étais assis sur un quai de la Saône, devant la rivière grise, ma dernière volonté lyonnaise fut de parcourir le monde. J’ai écrit Katmandou sur le papier. Je n’avais pas lu le livre de René Barjavel, mais j’avais aimé le film qu’André Cayatte en avait tiré. Et j’étais tombé amoureux de Jane Birkin. Depuis, je rêvais aux yeux du Bouddha, peints sur le grand stūpa. Cet étrange regard était le but de mon voyage et la fin de la route. J’ai aussi noté Ibiza, qui serait ma première halte vers le Népal. Le film More, de Barbet Schroeder, tourné sur cette île, la musique des Pink Floyd et la beauté fragile de Mimsy Farmer ne m’avaient pas quitté.
Katmandou, Ibiza : là où les jeunes existaient.
J’ai dissimulé mon souhait entre deux pierres, près d’un anneau d’amarrage. Et glissé un ticket de trolleybus trouvé par terre dans mon sac à dos, en souvenir de la ville. Mon ami Jacques m’avait donné ce havresac militaire. Il savait que je n’avais pas de valise solide pour m’enfuir. La mienne était restée sous mon lit. Elle m’avait accompagné des années en colonie de vacances, à La Baule-les-Pins, épuisée par les filets des trains, le sable, le raclement des casiers. Elle n’était pas en cuir. L’un de ses fermoirs était cassé, alors l’Autre m’avait donné une ceinture pour en faire une sangle. Le carton était déchiré aux coins et la poignée de corde me faisait honte. Mais j’étais fier du sac de Jacques. En toile épaisse, couleur argile, avec des poches à pattes devant et sur les côtés. Un équipement d’explorateur, avec mon duvet roulé sous le rabat. J’y avais entassé quelques vêtements, une gamelle, un verre en plastique, des couverts, une gourde, une lampe, un ouvre-boîte, un couteau à lame bombée, un chapeau de brousse. Et aussi un carnet rouge à couverture de cuir, un portrait du curé d’Ars arraché à mon missel, une photo de Guignol qui était épinglée au-dessus de mon lit, la carte postale que Jacques m’avait envoyée d’Irlande et La Nausée de Sartre, un livre de poche aux tranches couleur capucine. Je partais. Je voulais que tout de moi s’évapore. Que mon souvenir déserte ma chambre d’enfant. Ne rien laisser, ni souffle ni trace.
Ma mère avait réussi à me retrouver dans la gare, avant que je sois grignoté par la foule.
— Tiens, prends ça mon fils, tu en auras besoin.
Entre le pouce et l’index, elle tenait un billet de 100 francs plié en quatre. Pierre Corneille souriait de cette scène d’adieu à bas prix. Lui, gravé sur du papier-monnaie marron-rouge devant le théâtre du château de Versailles, moi, figé dans un coin du hall. Lui, aux allures de cardinal calotté, moi, fabriqué sans amour une nuit d’août.
Je n’attendais rien de ma mère. De ma vie entière, jamais je n’avais rien attendu. Mais ce jour-là, lorsqu’elle a sorti le Corneille de son porte-monnaie, j’ai rêvé à Molière, à Pascal, aux billets de 500 francs. Le dramaturge, le scientifique, ces grands personnages qu’aucun pauvre n’avait jamais serrés dans sa main.
— Tiens, prends ça mon fils, tu en auras besoin.
Bien des années plus tard, j’ai fait le calcul. À l’époque, la baguette de pain coûtait 55 centimes. Ma mère m’avait offert de quoi m’en acheter cent quatre-vingt-une. De quoi tenir six mois, en ne vivant chaque jour qu’avec 250 grammes de croûte et de mie.
— Surtout ne dis pas à ton père que je t’ai donné cet argent !
Elle surveillait toujours derrière elle. Ses yeux tristes, ses lèvres en simples traits.
— Tu me promets, mon fils ?
Bien sûr, je te promets. Rien, pas un mot. Jamais l’Autre ne saurait que tu m’avais donné un billet de 100 francs pour bien débuter dans la vie. Un Corneille pour solde de tout compte.
Ton regard cherchait le mien, tu voulais être rassurée. Pas sur l’avenir de ton fils, sur mon silence complice. J’ai eu envie de rire et de pleurer. Ô désespoir, tu venais de braquer la pile de draps où tu cachais tes économies, avec l’audace du bandit qui pille la Banque de France. Tu étais certainement fière de toi, ce matin de printemps. Terrifiée mais heureuse. Cet argent, tu avais dû le prélever sur l’entretien du ménage, comme le bonimenteur réussit à faire disparaître sa bille sous le godet. Cacher cette somme avait dû te coûter, et me la remettre tenait de l’épopée. Tu pensais avoir prélevé pour moi un trésor, que j’ai replié et rangé dans ma carte d’identité.
Nous nous sommes embrassés sans tendresse. Frôlés à peine, lèvres détournées de peur qu’elles ne rencontrent la peau de l’autre. Puis tu m’as regardé partir dans le hall, un mouchoir blanc au creux de ta main. Tu pleurais. Mon cœur était désert.
« Va, quitte désormais le dernier des humains », murmurait Don Diègue.
Corneille ne pourrait rien pour moi, mais tu ne t’en doutais pas.
C’est comme ça que je me suis évadé pour la dernière fois, que j’ai fui les gifles de l’Autre. Que je t’ai abandonnée à lui. Comme ça aussi que j’ai rencontré ma copine, la rue. »
« La rue ne m’a pas bouffé tout de suite. Elle a d’abord joué avec moi. Septembre avait été magnifique, malgré des nuits fraîches. Lorsqu’il pleuvait, ses porches m’abritaient, ses stations de métro m’accueillaient, ses abribus. J’avais échangé mon blouson contre une cape noire et mon foulard pour un bracelet de perles. J’avais décidé de prendre la route d’Ibiza à l’hiver, lorsque les brouillards et le givre étoufferaient Paris.
Je venais de quitter l’enfance pour les trottoirs, les caves d’immeubles, les derniers étages, où aucune bonne ne ressort de chez elle après son travail. Il me faudrait domestiquer Paris et aussi que la ville m’apprivoise. Qu’elle me présente ses ponts, qu’elle m’offre ses bancs publics, qu’elle m’abrite sur ses quais, me faisant passer pour poète à l’agent de police et bohème aux passants. Qu’elle me protège le jour, qu’elle me dissimule la nuit. Qu’elle fasse de moi un quidam, un anonyme, un synonyme, un autre Parisien. Qu’elle m’absorbe dans le tumulte de ses rues, au milieu des foules sans regard. Qu’elle me fasse passe-muraille, qu’elle me colore de terne, que je sois vert-de-gris comme le zinc de ses toits. » p. 45
Billets, pièces, casse-croûte, paire de chaussures usagées, une autre forme de mendicité. » p. 116
Mais j’ai senti, au plus secret de moi, une porte s’entrebâiller. J’avais renoncé à la rue pour le bain chaud de Daniel, j’étais entré en rage avec le premier coup donné, je pouvais désormais renoncer à la violence par la grâce de quelques traits d’encre. Ce serait long et difficile, mais cela me sauverait peut-être la vie. » p. 361
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