Résumé :Un gentleman ne regarde pas une femme mariée comme Ras Sorrentino me regarde.
Ras Sorrentino est le numéro deux du clan le plus puissant de la Camorra. Il est aussi le chaos et le danger en costume italien.La première fois que je l’ai rencontré, j’ai cru qu’il était là pour m’assassiner. La deuxième fois, c’est moi qui ai voulu le tuer.La troisième, c’était à Ibiza, où je lui lançais des regards noirs à l’autre bout de l’église, pendant que ma sœur épousait son patron.Ce n’est pas sa langue bien pendue ni ses sourires moqueurs que je déteste le plus. Ce sont ses yeux.Comme ils se froncent quand je tressaille. Comme ils s’assombrissent lorsqu’ils remarquent les bleus sur mon visage. Comme ils fixent ma bague de fiançailles comme s’ils voulaient la faire fondre de mon doigt.Je sais que c’est une mauvaise idée de ne pas le recadrer. Le destin de ma famille repose sur mon futur mariage, et mon fiancé ne s’intéresse à moi qu’en raison de ma réputation irréprochable.Une réputation que Ras semble n’avoir aucun scrupule à piétiner.Heureusement qu’il vit à l’autre bout de la planète.Mais ça, c’était avant qu’il me dise qu’il rentre à New York avec moi…
Et reste.
Mon avis :
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il convient de rappeler que ce livre s’adresse à un lectorat averti en mesure de mettre une distance entre ce qui est présenté et la réalité. Ici, il n’est pas question d’une quelconque apologie de la violence ou des relations toxiques. Cette fiction décrit des relations évidemment problématiques, où la violence est omniprésente, la notion de consentement est inexistante. Cela dit, il ne s’agit pas de la juger ou de la comprendre (autant stopper les vagues avec ses mains), il s’agit d’apprécier (ou non) la façon dont l’auteur imagine cette histoire et la raconte avec ses tenants et ses aboutissants. Ses enjeux et ses dommages directs et collatéraux.Une bonne suite, pas aussi intense ni aussi innovante que le premier tome, qui était renversant. Cela dit, dans sa volonté d’originalité dans l'Era des romances dans l’univers de la mafia, l’autrice nous propose une intrigue où les membres de la famille ne souhaitent pas en être, doublée d’un patriarche plus égoïste que de coutume.
Ici, il est question de violence intrafamiliale (physique et psychologique) subie par Gemma, une héroïne qui ne laissait rien entrevoir dans les deux premiers tomes. C’est très crédible justement parce qu’elle ne montre rien de ce qu’elle vit (aussi... on s’attendait à une autre héroïne dans cette histoire). MAIS, puisque cela fait partie de l’originalité déroutante de l’autrice, je peux seulement dire que je n’ai pas adhéré, même si j’ai trouvé son retournement de situation audacieux.
Dans ce tome, on devine rapidement comment les cartes vont être rebattues, ce qui donne au slow burn une dynamique différente. En plus d'attendre que la romance s’enclenche, on attend surtout que les rouages s’activent vers la liberté de l’héroïne.
L’autrice rend bien les dommages de la violence psychologique que subit l’héroïne. Elle est docile pour être aimée. Le processus de gaslighting est démontré avec justesse. Et évidemment, ce socle psychologique l’amène à prendre des décisions qui peuvent sembler tourner en rond jusqu’au fameux troisième acte. Mais impossible de lui en vouloir, car la construction est vraiment cohérente.
Face aux choix de vie qui s’imposent à l’héroïne, le héros, Ras, est plutôt malmené en termes de priorité. L’autrice tente de lui donner un passé sombre et profond, mais celui-ci est balayé en deux pages, et du coup… ce n’est pas crédible.
Le temps de ma lecture, j’ai passé un bon moment.
Je lirai la suite avec plaisir : Cleo ne nous déçoit pas !
Au plaisir.
Aux survivantes : On vous croit. Toujours. #MeToo.
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