Résumé :Quand Mike Taggart se voit confier Rainbow, sa nièce, dont la mère vient de mourir tragiquement, il se sent incapable de s’en occuper. Aussi conduit-il la gamine et son inséparable matou tout droit chez son demi-frère Timothy, pasteur. Le père de substitution idéal, non ? Mais Timothy ne se souvient même pas de lui et refuse d’accueillir la petite avant qu’il ait pu vérifier leur pseudo-parenté. Voilà Mike coincé dans un bled du Sud profond, une enfant mutique et un chat fugueur sur les bras, et, pour voisine de palier, une certaine Charlène, sexy en diable mais insupportable donneuse de leçons. On dirait bien que la vie de ce célibataire endurci est en train de connaître une sacrée révolution !
Mon avis :Une romance chorale à la Kristan Higgins, entre humour et drame.C’est surtout une romance pleine de bonnes intentions, mais bourrée de maladresses. Comme je considère que la romance est politique, je sais qu’elle peut glisser des messages - pernicieux - sous prétexte d’un divertissement léger. Ici, l’autrice adopte une approche qui me pose problème : elle prêche le mal pour ensuite le dénoncer. Cependant, elle tarde à le faire dans la construction de son récit, ce qui prête à confusion.
J’ai eu l’impression de lire une romance "pro-life" ft "La Manif pour tous", avec des propos comme : « Chaque enfant devrait être élevé dans un foyer avec une maman et un papa », répétés à tout bout de champ. À cela s’ajoutent :- Un sentiment de culpabilisation infligé à l’héroïne pour avoir avorté dans son adolescence,- Du racisme explicite de la part d’un personnage, sans que cela ne serve réellement l’histoire,- Une réplique grossophobe,- Un personnage qui est "outé" sans son consentement, alors qu’il n’a pas encore accepté sa propre sexualité,- Des propos homophobes associés à un mouvement religieux.
Et puis, au détour d’une phrase, l’autrice dénonce l'outing, le racisme, et cite Betty Friedan.Malgré tout cela, le récit ne m’a pas donné l’impression de faire dans le tokenisme. Je ne sais pas si je me suis laissé manipuler ou si l’autrice, probablement une boomer, est juste maladroite, sans intention malveillante.
Évidemment, je ne recommande pas ce livre, sauf pour une lecture critique.
Au plaisir.
Extraits problématiques :— Ça n’est pas censé, ça veut dire qu’il est gay. Et qu’il refuse de faire son coming-out.— Je tiens à ce qu’elle grandisse au sein d’une famille avec une maman et un papa.— Des racontars selon lesquels tu t’intéresserais plus spécialement à cette petite fille foncée dont tout le monde prétend qu’elle est la nièce du pasteur. Cette petite fille foncée. Mazette, il n’y avait que—Taggart et cette bâtarde moricaude n’avaient pas ma permission d’aller au chalet. Et ne t’avise plus jamais— Vous vouliez la vérité, vous l’avez. Je me suis débarrassée de mon bébé. J’ai avorté, en me disant que c’était ce qu’il fallait faire. Que je ne pourrais pas offrir une belle vie à cet enfant. Mais j’avais tort, ô combien. Jamais je ne pourrai me pardonner ce que j’ai fait ce jour-là. Ne voyez-vous pas ? J’ai imaginé que je pourrais changer le passé en aidant Rainbow maintenant. Mais c’est faux. Si je m’implique davantage, ma mère fera preuve d’une méchanceté pire encore qu’aujourd’hui. Sa voix se brisa de nouveau— Je ne suis pas une adepte du mariage à tout prix mais je pense, cependant, que chaque enfant devrait être élevé dans un foyer entre une maman et un papa.— Elle savait bien qu’elle n’était pas le genre de fille capable de cumuler les aventures— Pour autant, s’il y avait une chose qui faisait horreur à Angel, c’était bien les homos jouant les éplorés dans leurs relations amoureuses. — Les enchères sur Mike étaient terminées quand elle arriva dans la salle. Elle lui souhaita d’avoir été acquis par une femme obèse dotée d’une haleine de renard et de nichons qui se cassaient la margoulette.— lavette sentimentale