Rue de la grande truanderie - Une enfance au familistère
JD Morvan - Rousseaux PerinGrand Angle
Parution : 02/04/25Scénario : Jean-David MorvanDessin : Romain Rousseaux PerinCouleurs : Hiroyuki OoshimaPages : 64ISBN 978 2 8189 6901 4
Prix : 15.90 €
Présentation de l'éditeur
Il voulait fournir l’équivalent de la richesse à la classe ouvrière.
Elle voulait une utopie durable.
Jeune indigente parisienne, Glannes a été adoptée par Jean-Baptiste Godin à Guise, dans son Familistère, un établissement dans lequel les ouvriers de son usine et leurs
familles vivent en communauté dans un confort qui leur était jusqu’alors inaccessible.
Mais en grandissant, la jeune femme pressent que la fin de cette utopie réalisée est inévitable, car le progrès technique finira par rendre les poêles obsolètes, et les profits
en baisse marqueront la fin de ce formidable modèle de société.
En butte avec les intégristes du lieu, elle est renvoyée à Paris, où elle retrouve ses compagnons d’infortune : prostituées, mendiants, voleurs, travailleurs journaliers... Pour aider les habitants de l’ancienne cour des miracles, Glannes décide de mettre en pratique les idées que son mentor, Godin, lui a inculquées, en utilisant les “métiers”
de ces rebuts de la bonne société. Car leurs activités à eux sont éternelles.
Romain Rousseaux Perin
Source Glénat
Mon avis
Paris 1864, Jean-Baptiste Godin est en visite à Paris. Glannes, âgée de 8 ans est interceptée, elle vient de voler la montre de cet industriel qui va la prendre sous son aile et l'emmener à Guise au Familistère où elle passera son enfance.
Jean-Baptiste Godin a fait fortune dans la fabrication de poêles en fonte. En 1842 il avait découvert les théories de Charles Fourier, un penseur social utopique qui avait imaginé un projet de vie communautaire : le phalanstère. Ce projet fut un échec mais Godin à partir de 1859 a décidé de construire le familistère à Guise près de son usine. Objectif, penser au bien-être de ses travailleurs, partager de cette manière les bénéfices de son industrie. Il a conçu des logements confortables avec chauffage et eau courante, un dispensaire, une crèche, école, buanderie et même une piscine et un théâtre.
Glannes en profitera durant son enfance et cela ne plaira pas vraiment à Emile, le fils de Jean-Baptiste Godin.
On se retrouve à Paris en 1883, une certaine Madame Fourier essaie elle aussi de rendre une justice sociale pour ses travailleuses, rue de la Grande Truanderie. Mais un certain Caïus ne l'entend pas de cette oreille.
J'ai mis un peu de temps à rentrer dans le scénario et à faire les liens entre les deux époques mais le dessin magnifique m'a séduit en particulier pour le côté architectural, les traits sont fins, très réalistes. C'est expressif et joliment mis en couleur par Hiroyuki Ooshima.
J'avais très envie d'en savoir plus sur ce familistère utilisé jusqu'en 1968, un endroit que j'aimerais visiter à l'occasion. Magnifique récit construit sur une utopie sociale.
Ma note : 8.5/10