Belle assassine

Décrite comme un romantic-thriller (déjà un combo qui me fait fondre) teinté d’une dark romance, cette histoire avait tout pour me séduire. Et pourtant, cet ebook a dormi bien trop longtemps dans ma liseuse depuis sa sortie. Grave erreur ! Cette lecture est intense, addictive, redoutablement efficace. J’ai A-DO-RÉ

Et si vous n’aviez pas toutes les pièces ?

De quoi ça parle : Il était une fois...
… au lugubre manoir Winterness, le meurtre étrange de l’épouse d’un producteur de cinéma, dont la mise en scène rappelle de vieux contes pour enfants. L’inspecteur Jensen Caldwell, aussi taciturne que solitaire, est chargé de l’affaire. Très vite, ses soupçons se portent sur la sublime et rusée Medora Keenan, célèbre actrice que les fans se disputent, mais aussi belle-fille de la victime. Au fur et à mesure qu’il avance dans ses investigations, il développe envers Medora une violente attirance dont elle use et abuse, si bien qu’il ignore si elle se sert de lui pour contrôler l’enquête ou si elle est réellement tombée sous son charme. Un jeu immoral se façonne entre eux, tandis que les cadavres s’accumulent… À chaque meurtre, un autre conte. Et de nouvelles suspicions qui poussent Jensen à croire qu’il est en train de tomber amoureux d’un monstre…

Ce que j’ai aimé… ou pas… : Les contes de fées apprennent la vie aux enfants en version édulcorée. Mais que se passe-t-il lorsque ces mêmes histoires deviennent l’arme d’un meurtrier ? Rien de féérique, bien au contraire : la fin ne peut être que tragique. Au cœur de cette enquête sordide, on suit l’inspecteur Jensen Caldwell. Un flic droit, marqué par un passé peu commun pour un homme de loi, et animé d’un profond désir de justice, notamment pour les plus vulnérables. Lorsqu’il est appelé sur les lieux du premier meurtre, il est loin d’imaginer que cette affaire va tout bouleverser : son enquête, ses convictions et surtout son cœur. En face à lui se dresse Medora, sublime, troublante. Elle vient de découvrir le corps de sa belle-mère, mais son attitude laisse planer le doute. Pas vraiment effondrée, pas franchement coopérative, Medora intrigue autant qu’elle devient fantasme. Actrice reconnue, femme de pouvoir et de désir, elle sait ce qu’elle veut et ne tolère aucun refus. Avec Jensen, elle entame un jeu de séduction toxique, un duel charnel aussi dangereux qu’hypnotisant alors même que tous les indices semblent converger vers elle. Manipulatrice ou victime ? Criminelle ou marionnettiste ? Une chose est sûre : dans ce manoir aux secrets bien gardés, personne n’en ressortira indemne.

Comme une pauvre héroïne naïve qui croquerait la pomme sans se méfier, je me suis laissée embarquer dans cette histoire comme une débutante. L’autrice mène son récit avec une telle maîtrise qu’au moment de la révélation finale, on vacille ! On doute et puis on comprend… Trop tard. La mise en scène des meurtres est savamment pensée, en parfaite résonance avec les contes qu’ils détournent. C’est glaçant, presque poétique dans l’horreur. L’enquête nous entraîne dans les couloirs sombres de ce manoir, mais aussi dans les recoins bien plus troubles de ses deux protagonistes. Rien n’est laissé au hasard, ni dans l’intrigue, ni dans la psychologie des personnages, tous marqués, cabossés, parfaitement imparfaits. Jensen, l’ours solitaire, cache des failles, mais trouve pourtant des repères solides dans son entourage. Mention spéciale à sa relation avec son supérieur, capable de le recadrer avec fermeté, mais bienveillance, dans une relation pro empreinte d’humanité. J’ai adoré ce lien fort et sincère, construit sur une histoire partagée. Et puis il y a Medora : insaisissable, toxique, fascinante, dangereusement séduisante. Elle mène la danse, brouille les pistes, nous entraîne dans sa folie comme le Petit Poucet dans une forêt sans issue. Jensen le sait, il devrait fuir, mais il joue, convaincu de garder le contrôle. Spoiler alert : personne ne garde le contrôle avec Medora. Bref, si vous aimez les thrillers sensuels, sombres et redoutablement bien ficelés, foncez !

@ très vite entre deux chapitres
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