La Fêlure et autres récits, qui vient d’être réédité, est un recueil de sept textes, largement autobiographiques.
Les deux premiers récits, Comment vivre avec 36 000 dollars par an et Comment vivre avec trois fois rien par an, nous plonge dans les problèmes d’argent de l’écrivain et de son épouse qui ont tendance à dépenser plus qu’ils ne gagnent, d’où la question, comment faire des économies ? Ca les amènera à quitter les Etats-Unis pour la France et sa Côte d’Azur après avoir reçu une lettre d’amis les informant que la vie y était beaucoup moins chère. Départ précipité, recherche d’une villa où loger au bord de la Méditerranée et de personnel pour s’occuper de l’intendance et de leur gamine… avant un retour au pays sans avoir fait les moindres économies !
Les problèmes d’argent ne bilent pas vraiment l’auteur et le ton humoristique des récits les rend très amusants à lire. (« Qui plus est, avoir un majordome, c’est bien pratique : en cas de coup dur, on pourra l’envoyer à New York nous garder une place dans la queue pour la soupe populaire. »)
La Fêlure et Recoller les morceaux, traitent d’un sujet moins amusant, la déprime qui frappe l’écrivain qui se referme sur lui-même et ne veut voir personne. « Je m’aperçu que depuis longtemps déjà je n’aimais plus ni choses ni gens, me contentant de faire semblant, sans conviction, tant bien que mal, de les aimer. » Cette introspection lui remet en mémoire une époque antérieure de sa vie annonçant son problème actuel…
Conséquence, dans Manier avec précaution, il pense avoir trouver une solution à son problème, changer de personnalité ! Être un autre diamétralement opposé à ce qu’il est actuellement.
L’Après-midi d’un écrivain narre sa panne d’inspiration et sa peine pour écrire une nouvelle destinée à un magazine, peut-être que sortir faire un tour lui changera les idées et le ramènera plus vaillant devant la feuille blanche ?
Le dernier texte, très court mais très beau, La mère de l’écrivain, expose du point de vue de celle-ci, ses dernières heures quand sortie faire un achat, une chute légère dégénère tragiquement.
En résumé, ces textes révèlent ses passions, ses souvenirs, ses malheurs et sa foi en la littérature comme moyen de transcender ses souffrances. L’auteur explore la solitude de l'écrivain et ses doutes, révélant un sentiment d'isolement et de détresse face à son impuissance à écrire et ses problèmes d'alcool. Pas mal du tout.