Flammarion – avril 2025 – 234 pages
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Elle a cinquante ans et elle entame sa propre révolution. Elle a cinquante ans et elle se sent enfin éclore en tant que femme. Elle est enfin prête à vivre pour elle-même ; enfin prête à ne plus vivre dans l’ombre de qui que ce soit. Dans le même temps, sa mère disparaît peu à peu à cause de l’Alzheimer. « Comme par un mystérieux jeu de vases communicants, c’est au moment où je commençais à prendre forme que ma mère s’est défaite. »
C’est l’histoire d’une femme qui s’apprête à tout perdre, et s’y refuse. « Il faudrait que je me souvienne de la nécessité absolue de m’arrêter de courir. De la nécessité d’accepter de perdre, de perdre vraiment. Mais en ce soir de mars, je ne veux pas faire face à la perte et je cours plus vite que mon ombre. » Une femme qui quitte l’homme avec qui elle a tout construit depuis plus de vingt ans. Une femme vulnérable dans ses rapports avec les hommes, une femme qui reprend le contrôle de son corps, de sa vie, de son désir.
« J’aurais dû me souvenir : les histoires d’amour commencent et finissent par le feu. »
Reverdir est un roman incandescant que j’ai lu à point nommé, il ne fallait pas le faire attendre davantage – un des rares livres que j’ai réussi à lire ces dernières semaines. J’y ai trouvé les mots dont j’avais besoin – merveilleux pouvoir de la littérature quand elle provoque de si nombreux échos intérieurs.
« On a tort de considérer le malheur comme un bloc. Il y a des éclats d’euphorie pure à l’intérieur. Et il y avait bien une joie sauvage à être si profondément perdue. »