JD Fiorella a été détective privé à New York, vendeur en télémarketing, bossé dans une agence de location de voitures de luxe mais à la quarantaine passée, sans le sou, il est revenu vivre à Point Dume, Malibu en Californie chez sa mère, astrologue pour people. Ses excès d’autrefois l’obligent à fréquenter les réunions des Alcooliques Anonymes où son ami Woody lui trouve un job de vendeur de voitures d’occasion. Fiorella tente de se reconstruire mais son karma en a décidé autrement : une cinglée en Porsche lui fout les boules et il se venge, trois jours plus tard la voiture de sa mère est incendiée, son employeur le vire et il découvre le corps torturé et mutilé de son pote Woody !
Un bon polar que les lecteurs sensibles s’abstiendront de lire…
Pour n’entrer que partiellement dans les rebondissements de l’intrigue, la cinglée à la Porsche est la fille de Karl Swan, un producteur de cinéma friqué, un mogul aux pouvoirs illimités dont le principal hobby est la torture et le meurtre ! Un psychopathe furieux qui a éduqué sa fifille dans sa conception de la vie, faire souffrir car « plus il tirait la quintessence de la peur, plus grande était sa sensation de pouvoir, et plus jouissives seraient ses futures émissions séminales. » Vous comprenez qu’on doit s’attendre à une lecture gratinée avec des passages évoquant Sade et Hannibal Lecter (« Il ne ratait jamais une occasion de nourrir ses clients avec les morceaux soustraits à leurs propres corps, tranchés et relevés d’une pointe de condiment »).
Le récit est dense, animé d’une belle verve le rendant toujours agréable à lire et sans ennui, les personnages « pittoresques » et même si l’intrigue est carrément tragique, un certain humour flotte constamment entre les lignes avec des situations assez cocasses (la bite tranchée de Woody !). Certes, le final recèle des scènes improbables mais si on les lit au second degré, on s’en amuse.
Ca se lit vite, c’est amusant (humour très noir), j’ai bien aimé mais je ne crie pas non plus au chef-d’œuvre.