Norman Maclean : Montana, 1919

Par Lebouquineur @LBouquineur

Norman Maclean (1902-1990) est un écrivain et universitaire américain. Il est surtout connu pour être l'auteur d'une nouvelle semi-autobiographique, La Rivière du sixième jour (1976), livre-phare de l'école du Montana adapté par Robert Redford en 1992 pour le film Et au milieu coule une rivière. Trop jeune pour s'enrôler dans les forces armées au cours de la Première Guerre mondiale, Norman Maclean travaille pendant trois étés consécutifs à partir de 1919 pour le service fédéral responsable des forêts. Dans son esprit de jeune adulte, ces travaux d'été ne visent pas seulement à lui assurer un petit revenu : « à cette époque j'envisageais de faire carrière dans le service forestier et cherchais donc à arpenter autant de forêts différentes que possible dans le Nord-Ouest. » De cette expérience il tirera Montana, 1919, une nouvelle parue en 1976.

Eté 1919, les monts Bitterroot sont une chaîne de montagnes des montagnes Rocheuses située à la frontière entre les Etats de l'Idaho et du Montana aux Etats-Unis. Norman Maclean, dix-sept ans, s’est trouvé un job saisonnier au Service des Eaux et Forêts. Ils sont un petit groupe d’hommes, Bill Bell garde-forestier en est le chef et il y a un cuistot que Norman déteste au plus haut point.

Le récit nous fait partager ces quelques semaines où notre héros va surveiller les feux de forêt, voire à participer au combat contre le feu, avec les moyens de l’époque, des bras et des seaux d’eau ! Donc trois fois rien, ce qui fait dire à un aspirant-garde forestier quand on lui demande ce qu’il faut faire quand l’incendie gagne la cime des arbres : « Je me mets à l’abri, et je prie le ciel pour qu’il pleuve. »

Norman va aussi réparer avec difficulté une ligne téléphonique dans la montagne, endommagée par l’orage ; assister aux interrogations de cartographes venus dresser le plan du coin quand il leur faudra donner un nom au ruisseau, « Mouille-Cul » selon les gens du coin, mais trop vulgaire pour en officialiser le nom sur leur carte.

Plus tard il va échouer par hasard dans un bordel de campagne, « les bûcherons parlaient parfois de « bordel ambulant », et finir son été dans une partie de poker qui dégénère en bagarre générale, genre bagarre de western, un rituel saisonnier, « il avait dit : on va ratiboiser cette ville. D’abord on s’occupe des joueurs de poker à la manque, ensuite des garçons de ferme, et ensuite des putes », « j’avais compris que le grand incendie est le festival de l’été, et que ratiboiser la ville est la façon dont tout cela se termine à l’automne. »

Un bouquin sympathique mais sans plus, très surcoté à mon avis.