En lice pour le Prix Flaubert 2025
En lice pour le Prix Françoise Sagan 2025
En deux mots
La narratrice quitte Paris pour s’installer à Strasbourg. Elle y achète un appartement dans un immeuble construit en 1931 et ne tarde pas à s’intéresser à l’histoire du bâtiment autant qu’à celui de ses habitants au fil du temps. Une manière originale de nous replonger dans l’Histoire tourmentée de l’Alsace, des années trente à nos jours.
Ma note
★★★ (bien aimé)
Ma chronique
Les fantômes de la rue Dunat-Diehr
En retraçant le destin des habitants d’un immeuble strasbourgeois, Michèle Audin explore les silences de l’Histoire et les traumatismes subis. Une manière très originale de résister à l’oubli.
Après la mort subite de sa mère, qui faisait suite à celle de son frère aîné, la narratrice a demandé sa mutation. On lui a alors proposé d’exercer ses talents de bibliothécaire au sein d’un laboratoire de l’université de Strasbourg. En acceptant ce poste, elle ne s’imaginait sans doute pas quelles découvertes elle allait faire dans la capitale alsacienne.
Tout a commencé avec la visite d’un appartement, rue Dunat-Diehr, proche du centre-ville. Séduite par l’architecture et l’ambiance, elle décide de l’acquérir. C’est pour elle le début d’une exploration qui va lui faire revisiter près d’un siècle d’Histoire.
L’immeuble a en effet vu passer de nombreuses familles, des années qui ont précédé la Seconde Guerre mondiale à l’Occupation, puis à la Libération.
Si l’immeuble et la rue sont inventés, le récit est bien ancré dans la ville frontière, marquée par les conflits, les exils, l’occupation nazie et le retour à la France. Les premières pièces du puzzle lui sont remises par la notaire, et notamment le règlement de copropriété, qu’elle « lit comme un roman ». Des documents qu’elle complètera avec ceux consultés aux archives, car sa curiosité est insatiable.
Elle découvre qu’un ferblantier fait ériger l’immeuble en 1931 « à l’allure sage et cossue, six étages et un rez-de-chaussée surélevé, un toit à combles brisés et à mansardes, des doubles fenêtres, des volets roulants, des balcons en saillie et une lourde porte en verre et ferronneries, encadrée de deux hexagones à crossettes. »
Bien entendu, il va se réserver l’un des plus grands appartements où il vivra jusqu’à sa mort avec femme et enfants. À travers ces destins entrelacés, le roman explore des thématiques universelles — l’identité, la perte, la quête de vérité — à travers un prisme introspectif. Les souvenirs, les silences, les récits oubliés affleurent dans chaque recoin de l’immeuble, qui devient un personnage à part entière, mémoire architecturale des vies qu’il a abritées.
Parmi celles-ci, on relèvera celle d’Emma Fischbach, une couturière qui va devenir la concierge de l’immeuble et logera là avec son mari Fabien, originaire du Pas-de-Calais. Leur petite fille Edmonde, née en 1931, incarne la génération suivante, héritière de non-dits, d’espoirs confus, de blessures d’enfance et de rêves avortés.
Autre personnage marquant du récit, Joseph Bergmann, dont le destin tragique témoigne de la persécution subie par les juifs durant la guerre. Il va disparaître dans le silence qui suit les rafles.
Ajoutons Franziska à cette galerie. Cette amie proche d’Emma, partage avec elle les épreuves du temps de guerre et devient la complice des jours sombres. Car très vite l’insouciance laisse place à l’angoisse. La guerre que l’on redoute tant ne va pas tarder à devenir une réalité. Il faut quitter la ville, se réfugier dans « la France de l’intérieur ». Voilà l’Alsace à nouveau allemande et voilà pour les Alsaciens l’heure d’un choix lourd de conséquences. Ils peuvent décider de rentrer chez eux, sous administration nazie, ou rester en zone libre du côté de Périgueux. Bien entendu, ils ne peuvent se douter que les lois en vigueur – leur offrant des garanties de sécurité – vont bientôt laisser place à un régime bien plus sévère, car « dès juillet 1940, toute la panoplie de la dictature nazie était en place ». Elle ira jusqu’à l’enrôlement forcé de milliers de Malgré-Nous et Malgré-Elles dès 1942.
Michèle Audin est membre de l’Oulipo. En la lisant, on pense à Georges Perec et à La Vie, Mode d’emploi qui analysait aussi la vie d’un immeuble. À travers les vies qu’elle retrace, elle interroge la mémoire comme espace de construction identitaire, personnelle et collective. Elle nous pousse à faire des histoires oubliées un terrain de vérité, donnant une voix à ceux que l’histoire a tus. Écrire, ici, devient alors un acte de résistance face à l’oubli.
La maison hantée
Michèle Audin
Éditions de Minuit
Roman
208 p., 19 €
EAN 9782707355966
Paru le 2/01/2025
Où ?
Le roman est situé à Strasbourg.
Quand ?
L’action se déroule de nos jours, avec des retours en arrière jusque vers 1870.
Ce qu’en dit l’éditeur
« Je voulais écrire un roman de Strasbourg pendant son annexion par le IIIe Reich.
Pas l’histoire haletante d’un réfractaire poursuivi par la Gestapo. Non, simplement un roman de la vie quotidienne.
Mais il n’y a plus de témoins.
Et puis, dans un carton d’archives, j’ai découvert Emma… et les fantômes de la rue Dunat-Diehr. »
Les critiques
Babelio
Collateral (Marie-Odile André)
En Attendant Nadeau (Hugo Pradelle)
Les premières pages du livre
« I
Je suis entrée pour la première fois dans l’immeuble en 1992. L’agente immobilière m’a désigné la façade, ses balcons et ses doubles fenêtres, elle a appuyé sur la sonnette « Klempner », poussé la lourde porte de verre et de métal, nous avons monté six marches. Sur le palier, elle m’a dit « c’est un rez-de-chaussée surélevé » et « il y a un médecin », en m’indiquant la porte à gauche, puis nous avons pris l’escalier face à nous. Mlle Klempner nous attendait au premier, nous nous sommes saluées et présentées, « je vous accompagne », a-t-elle dit et nous sommes montées jusqu’au troisième étage. L’agente a sonné à la porte de gauche. La locataire nous a ouvert. C’était une très mignonne et souriante petite femme de quatre-vingt-cinq ans, Mme Roessler. Sa propriétaire profitait de son départ pour ce qu’on appelait encore une « maison de retraite » et vendait l’appartement. Nous l’avons visité. Meubles, housses jaunies, consoles, guéridons, napperons, vases, bibelots, rideaux noircis, tableaux, cadres de photographies, quelques « beaux » livres, il était bien rempli. Le petit-fils de la locataire allait tout déménager, ont-elles précisé. Il y avait encore une cave et une mansarde, qui seraient vidées elles aussi. L’agente immobilière a fait son travail en me détaillant les qualités du lieu. Nous allions partir quand la vieille dame m’a dit « revenez si vous voulez ». J’ai entendu là comme une prière. J’ai dit oui, bien sûr, et merci.
Nous sommes allées, l’agente et moi, visiter un autre appartement, dans un immeuble plus récent, avec un escalier en béton nu et un ascenseur.
J’avais trente ans. J’étais arrivée dans la ville un mois plus tôt, presque par hasard. La mort subite et brutale de ma mère, suivant d’à peine un an celle de mon frère aîné, m’avait privée de tout lien à Paris – ou presque. Je suis bibliothécaire. J’ai demandé une mutation, on m’a proposé la bibliothèque d’un laboratoire de l’université de Strasbourg, j’ai dit oui, j’ai loué un studio meublé. Et j’ai commencé à visiter des appartements.
Je suis retournée rue Dunat-Diehr l’après-midi même. J’ai appuyé sur la sonnette « Roessler », j’ai pris le temps de regarder l’escalier, sa céramique mouchetée, la mosaïque géométrique de ses paliers, les marbrures en trompe-l’œil sur la peinture jaune-beige de ses murs. Mme Roessler m’a proposé du café. Je l’ai accompagnée dans la cuisine. J’ai contemplé le sol, semblable à celui de l’escalier, dont j’ai décrété la céramique, malgré ses noms italiens, granito, terrazzo, « très strasbourgeoise ». Elle a frotté une allumette et mis une casserole à chauffer sur la cuisinière à gaz qui ressemblait beaucoup à celle qu’avait utilisée ma grand-mère. Elle a vu que j’examinais les canalisations : évidemment il y avait de sérieux travaux de modernisation à entreprendre.
– Vous regardez les tuyaux… Ils font pas mal de bruit.
Dans la casserole, le liquide brunâtre a commencé à frémir. Elle a éteint le feu, empli de ce breuvage deux tasses de porcelaine et elle m’a entraînée dans le salon, une soutasse dans chaque main. Je l’avais remarqué le matin, le plancher était bruyant. Les portes grinçaient. J’ai pensé qu’il me faudrait un bon chef de travaux. J’ai sorti mon cahier et j’ai noté : canalisations, planchers, portes. Mon hôtesse, qui ignorait l’adage « café bouillu café foutu », dégustait le sien en y trempant une madeleine de supermarché. J’avais refusé la madeleine comme le sucre, après avoir accepté une goutte de lait – je ne mets de lait dans mon café qu’en cas de nécessité absolue, mais je ne le lui ai pas dit. J’ai regardé ses livres, L’Alsace vue du ciel, Strasbourg bombardé, Glückliches Elsass, Weihnacht im Elsass… « Oui, bien sûr, je lis l’allemand, m’a-t-elle dit, dans ma génération, vous savez. » Elle a ajouté que, dans son métier d’infirmière, elle avait surtout utilisé l’alsacien. J’ai examiné une volumineuse prise de courant en porcelaine qui devait avoir l’âge de la maison (construite en 1931, m’avait dit la propriétaire) et j’ai demandé s’il y avait déjà eu des travaux sur l’installation électrique.
– Ah ! Vous croyez qu’ils peuvent entrer aussi par les prises ?
Le café était dégueulasse. Et cette charmante vieille dame qui me fixait de ses grands yeux très bleus était en train de me dire que la maison était hantée. Je ne crois pas aux fantômes, mais il me semble qu’ils doivent être les victimes d’un crime très ancien. J’ai pensé, et je l’ai dit, que soixante et un ans, c’était peut-être un peu jeune, pour une maison hantée. Elle a protesté. Il s’en passe, des choses, en soixante ans… Elle m’a dit qu’elle était arrivée dans l’immeuble tout de suite après la guerre. Elle a posé sa madeleine, a réfléchi, et elle a ajouté :
– Ce n’est pas parce qu’on n’en parle pas que cela n’a pas eu lieu.
II
J’ai aimé la grande salle de séjour en coin, l’appartement, la maison, son emplacement, proche du centre et à la bonne distance, un quart d’heure à pied, de mon lieu de travail. Je n’ai pas beaucoup négocié le prix : la vente de l’appartement de ma mère en banlieue parisienne suffisait, même en ajoutant le coût des travaux. Je payais comptant, et cela a accéléré les choses. L’appartement était trop grand, mais c’était la façon la plus simple de « placer » cet argent. J’ai signé une promesse, puis un acte de vente. Lors de la signature, le notaire m’a remis une pile de papiers, parmi lesquels le règlement de copropriété, que j’ai lu comme un roman.
C’est l’histoire d’un ferblantier, Gauthier Klempner, qui gagne assez d’argent pour désirer en gagner plus. Il choisit un terrain, pas trop éloigné, ni de chez lui, ni du centre de la ville, près du beau bâtiment de la Bourse, laissé en chantier pendant la guerre et qu’on vient de terminer. Le quartier est en construction. C’est encore presque la campagne, des terrains vagues, un stade, une fabrique de chocolat, une usine de conserves d’« escargots à l’alsacienne » face à une fabrique de poupées en celluloïd, alsaciennes elles aussi… Il embauche un architecte, Théodore Schmitt, et voilà que s’élève un immeuble de rapport comme on les construit alors, nous sommes en 1931, à l’allure sage et cossue, six étages et un rez-de-chaussée surélevé, un toit à combles brisés et à mansardes, des doubles fenêtres, des volets roulants, des balcons en saillie et une lourde porte en verre et ferronneries, encadrée de deux hexagones à crossettes. Les salles d’eau donnent, comme les cuisines, sur une cour cimentée. L’immeuble est alors le dernier construit du côté impair de la rue Dunat-Diehr, qui porte le nom de deux manufacturiers associés au temps de la France et du Second Empire. Le propriétaire se réserve et bientôt occupe un vaste appartement de cinq pièces au premier étage gauche – gauche sur le palier en arrivant par l’escalier, mais droite quand on regarde l’immeuble depuis la rue –, il a ainsi des fenêtres sur les deux façades et un grand salon en coin avec vue sur les rues Dunat-Diehr et Haubohm. Cinq pièces, pour lui, sa femme et leurs enfants nés ou à naître, ce n’est pas trop, mais c’est assez.
Il meurt en 1974, quelques années après son épouse. L’immeuble est alors divisé entre ses héritiers et mis en copropriété. J’ai appris qu’il avait aussi possédé l’immeuble, quai des Bateliers, où se trouvait son entreprise, mais j’ignore ce qu’immeuble et entreprise étaient devenus. C’est le successeur de maître Wittmer, son notaire, qui a établi le règlement. Et c’est le successeur de ce successeur qui m’a remis cette photocopie. Les copropriétaires originels étaient donc ses deux enfants vivants, Paul et Jeannette, celle à qui j’ai acheté mon appartement (je l’ai appris ensuite, il avait eu un autre fils, mort pendant la guerre sans avoir eu d’enfant).
La copropriété se compose d’un cabinet médical au rez-de-chaussée (Klempner aurait préféré une étude d’avocat, m’a dit sa fille, mais l’environnement populaire du quartier avait imposé un médecin), de douze appartements (deux à chaque étage, du rez-de-chaussée au cinquième, dont les portes de bois verni se font face), de onze petites chambres mansardées que j’ai d’abord cru être d’anciennes chambres de bonnes, au sixième étage, avec des toilettes et un point d’eau (qui ne sont plus en service), de deux greniers incluant deux séchoirs (chaque famille montait sa corbeille de lessive, à tour de rôle), de combles, de trois cheminées et, au sous-sol, de treize caves, d’une buanderie, du local de la chaudière et d’un appartement désaffecté, désormais utilisé comme garage à vélos, que l’on appelait, et que l’on appelle toujours « l’appartement du concierge ».
Je suis devenue et restée quelque temps l’unique copropriétaire « non-Klempner » de la maison. Paul Klempner était mort dans un accident de voiture, sa fille habitait Nancy, sa sœur Jeannette et son fils Félix, qui possédaient les trois-quarts des millièmes, habitaient l’immeuble.
À cette toute première histoire de la maison, j’ajoute celle des fenêtres de l’escalier. Elles sont composées de petites vitres rectangulaires dépolies de couleurs désordonnées, roses, jaunes, bleues, vertes, mauves. Un jour que je m’en étonnais, Jeannette Klempner m’a dit que c’était un souvenir « des bombardements », sans plus de précision. Aucune bombe n’avait atteint la maison, mais beaucoup étaient tombées tout près. Toutes les vitres étaient brisées. Quand la guerre a été finie, tout le monde a eu besoin de verre en même temps. Le propriétaire a accepté le verre cathédrale de couleur, peut-être avec l’idée de changer les vitres plus tard… et elles sont toujours là.
Les travaux ont commencé dans mon appartement aussitôt l’acte signé. Des carreleurs ont remplacé le revêtement « strasbourgeois » de la cuisine et de la salle de bains par des carreaux plus ordinaires, …
Extraits
« Histoire d’Emma et de sa famille – 1939
Les hommes adultes sont mobilisés.
Fabien Caron et son beau-frère Arthur Fischbach ; au 9 rue Dunat-Diehr, Gaston Strauss, qui a trente-cinq ans et deux enfants ; mais pas Gauthier Klempner, qui a quarante-neuf ans et trois enfants ; ni le docteur Muller, qui a quarante-six ans et sa mère à charge. Dans le quartier, le fils du marchand de légumes Antoine ; un peu plus loin, Pierre Meyer et ses camarades étudiants ; Édouard Butscha, qui dirige La Fée des jouets et a quarante-sept ans, ainsi que Joseph Seger, le patron de La Tête noire, qui a quarante-trois ans et deux enfants.
Les femmes, les enfants et les hommes les plus âgés sont évacués.
Emma, Franziska et leurs trois enfants, dont Pierre, le plus jeune, n’a pas encore quatre ans. La mère d’Emma est morte l’année précédente. »
« Rentrer. Mais pas tous. Il y avait des réfractaires, qui ont choisi de ne pas rentrer, qui ont mieux compris, ou compris plus tôt, la nature du pouvoir installé « chez nous en Alsace ». Parmi eux, les étudiants et les professeurs de l’université, à Clermont-Ferrand. Certains ont rejoint le maquis, avec discrétion, ce qui fait qu’on ne l’a pas toujours su.
Rentrer. Pour ceux à qui cela n’était pas interdit. Car il y avait des indésirables. Les juifs, les Nord-Africains, les gitans, mais aussi les « Français ». Pour rentrer en Alsace, les évacués devaient répondre à un questionnaire écrit, qui affirmait : « Les Français de l’intérieur, sauf certaines épouses, n’ont pas de place dans l’Alsace germanisée. » Cela s’accompagnait d’une référence appuyée aux expulsions d’Allemands d’Alsace en 1918 – trente mille rien qu’à Strasbourg. L’expulsion des indésirables qui n’avaient pas été évacués a été décidée dès le 18 juillet, elle s’est faite immédiatement. « Tu es un étranger dans ce pays. »
« Dès juillet 1940, toute la panoplie de la dictature nazie était en place ici aussi. Un camp de concentration, « de rééducation », « Umschulungslager », était ouvert dans les Vosges, à La Broque, près de Schirmeck, en allemand Vorbrück-Schirmeck. On y envoyait des syndicalistes et des communistes, pour commencer (en transit vers Dachau, pour beaucoup d’entre eux) – les déportés étaient employés au pillage de l’Alsace, ils travaillaient dans les carrières proches pour envoyer des pierres des Vosges à Nuremberg et à Berlin. La Gestapo, bien présente en ville, s’était installée rue Sellénick (bientôt Sängerhausstrasse) dans les locaux du Foyer de jeunes filles israélites – mais il n’y avait plus d’« israélites » : les lois raciales allemandes s’appliquaient depuis le 13 juillet. »
À propos de l’autrice
Michèle Audin © Photo Matthieu Zasso
Michèle Audin est mathématicienne et écrivaine. (Source : Éditions de Minuit)
Site internet de l’autrice
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