Nos étoiles filantes – Laure Manel

Par Rowenabookine

Titre : Nos étoiles filantes

Auteur : Laure Manel

Édition : Michel Lafon

Genre : Contemporain

Pages : 432

Parution : 27 mars 2025

Elle devra tout quitter pour vivre à nouveau
Seule survivante de l’accident qui a coûté la vie à son fiancé et ses meilleurs amis, Fanny doit à présent réapprendre à vivre.
Comment expliquer à ses proches la culpabilité d’être toujours là ? L’impossibilité de renouer avec la joie ?
Pour honorer la mémoire de celui qu’elle aimait et échapper à sa douleur, elle décide de réaliser son rêve à lui et de partir au Canada…

Après mon énorme coup de cœur pour le dernier livre de Laure Manel :  Cinq cœurs en sursis, j’avais vraiment hâte de découvrir sa parution 2025. Surtout avec ce résumé et cette magnifique couverture qui invite tout de suite au voyage.

Et c’est ce qui s’est passé pour moi, j’ai pris un avion direction le Canada avec Fanny, l’héroïne très touchante de cette histoire.

Fanny ne vit plus, elle survit, depuis l’accident de voiture dont elle a été victime plusieurs mois auparavant. Dans cet accident, elle a perdu l’amour de sa vie, son compagnon et futur mari, Hadrien. Elle ne comprend pas pourquoi elle est la seule survivante sur les quatre personnes qui était dans la voiture. Fanny a été dans le coma, elle n’a appris le décès d’Hadrien qu’un moment après. Elle se sent seule, perdue, elle a perdu sa raison de vivre. Mais un jour, elle reçoit une réponse positive à une demande qu’elle avait faite avec Hadrien, leur projet commun. Ils s’étaient inscrits à un PVT pour le Canada. C’était d’ailleurs plus le rêve d’Hadrien que le sien, l’ironie, c’est qu’elle seule a été tirée au sort pour pouvoir partir. Après quelque temps de réflexion, elle se décide à partir seule au Canada, vivre son rêve à lui et prendre de la distance avec sa vie d’avant. Elle s’installe quelque temps à Montréal, au-dessus d’une boulangerie, mais elle reproduit les mêmes schémas qu’en France, elle reste enfermée, ne veut pas affronter les gens. Heureusement, elle sympathise avec la boulangère, qui lui offre un travail et surtout, qui va la guider vers sa prochaine étape.

La Mauricie, c’est dans cette région, que Fanny va poser ses bagages, à La pourvoirie du Castor, elle va louer un petit chalet sur cet immense domaine, et c’est vraiment là que sa vie va commencer à changer…

La vie n’est pas logique. La mort est cruelle, qui vient faucher ceux qu’elle a choisis sur un coup de dé au cours d’une loterie macabre.

Pendant toute l’histoire, j’ai réellement eu l’impression de me trouver au Canada, l’immersion est totale. Laure Manel décrit à merveille tous les décors de ce magnifique pays. Elle n’hésite pas à intégrer moulte expression de là-bas avec bien sûr la légende en bas de page. Je suis une grande fan du parler québécois, j’ai adoré découvrir toutes ces expressions, ce parlé franc et ce tutoiement rassurant.

L’histoire est bien entendu la reconstruction de Fanny après ce deuil et ce traumatisme qu’elle n’arrive pas à surmonter. C’est au Canada qu’elle va enfin commencer à reprendre goût à la vie, petit à petit. Surtout après son arrivée au domaine, là, dans son petit chalet, face au lac et à la forêt qu’elle voit changer au fil des saisons. Comme les arbres, elle évolue, de saison en saison, elle se laisse apprivoiser par cette nouvelle famille, celle du domaine, qui l’a accueilli à bras ouvert. Elle devient un membre à part entière de cette famille, c’est aussi grâce à eux qu’elle va se reconstruire, qu’elle va laisser venir les émotions, qu’elle va approfondir ses réflexions sur son accident, son deuil, son mariage, sur l’avenir.

Avec des chapitres un peu flash-back, on suit l’évolution du deuil de Fanny, toutes les étapes, ce qu’elle a vécu. Ça rajoute beaucoup d’émotions au récit, on voit la rencontre entre elle et Hadrien, l’amour qu’il se portait, jusqu’au dernier moment. Cette histoire m’a brisé le cœur, comment se relever après une telle perte, après avoir perdu l’amour de sa vie. Mais Fanny va y parvenir, en laissant en France un peu de sa douleur, en essayant de réaliser le rêve d’Hadrien. C’est finalement elle qui va se sentir à sa place au Canada, elle va créer des liens forts avec la famille du domaine. Elle va même découvrir qu’elle est peut-être capable d’aimer à nouveau, un jour…

Les chapitres sont très courts, comme je les aime, ce qui donne du dynamisme à l’histoire qui est parfois un peu contemplative. Il y a beaucoup de descriptions du Canada, des traditions, j’ai même découvert comment on fait du sirop d’érable. Le précédent livre de l’autrice était beaucoup plus axé sur les émotions, j’ai donc été un peu surprise par cette avalanche de descriptions du Canada. Mais c’est tellement bien amené que j’ai tout simplement envie d’aller faire mes valises et d’aller voir les baleines…

Tant qu’on est vivant, on n’est pas mort… et on se doit de vivre. Puisque la vie passe trop vite et que nous ne sommes, justement, que des étoiles filantes.

Avec Nos étoiles filantes, j’ai eu l’impression de partir au Canada, j’ai accompagné Fanny, une héroïne en plein deuil, seule survivante d’un accident de voiture qui a perdu l’amour de sa vie. J’ai été touché par cette héroïne, par son deuil, ses sentiments et ses émotions. Mais surtout, j’ai été vraiment contente de la voir se relever, petit à petit, grâce à la nature, à l’accueil chaleureux des gens qu’elle croise sur sa route. Cette histoire est une immersion totale au Canada, avec les nombreuses descriptions des paysages, les traditions, les différents plats et bien sûr leurs sacrées expressions, j’avais vraiment l’impression d’y être. Les émotions sont là aussi, entre les paysages à couper le souffle, c’est une histoire d’acceptation, de reconstruction, de résilience, de vie tout simplement. Il y a beaucoup d’amour dans cette histoire, sous toutes ces formes, la famille du domaine m’a touché, je me suis attaché à eux, ils sont tous très importants dans le chemin de reconstruction de Fanny. Un roman humain qui nous rappelle l’importance de la vie. ( j’ai maintenant très envie de faire mes valises et partir voir les baleines…)