Résumé :"Vous devriez savoir qu'il ne faut pas vous rendre seule et sans protection dans la demeure de votre ennemi. Et aussi qu'il ne faut jamais traquer un prédateur. Une fois que celui-ci capte l'odeur de votre sang, vous devenez sa proie."
Dans les bas-fonds de la mafia, Tristan Caine est une anomalie. Adopté enfant par le Clan Tenebrae, il est une énigme pour tous : ses compétences sont inouïes, ses valeurs sont douteuses et ses motivations sont inconnues. Il est une arme à lui seul et il le sait. Ce que Tristan fait avec les armes, Morana Vitalio, fille de la famille rivale et véritable génie, le fait avec les ordinateurs. Lorsqu'un mystère vieux de vingt ans refait surface, Morana s'infiltre dans la maison des Tenebrae, avec l'intention de tuer Tristan, sans savoir qu'un lien les unit. La haine, la passion et les secrets qui s'entrechoquent ne les laisseront pas s'en sortir indemnes. Mais quelque chose de bien plus grave et dangereux qu'eux est en train de se produire et, malgré́ leur animosité́, ils sont les seuls à pouvoir le combattre...
Mon avis :
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il convient de rappeler que ce livre s’adresse à un lectorat averti en mesure de mettre une distance entre ce qui est présenté et la réalité. Ici, il n’est pas question d’une quelconque apologie de la violence ou des relations toxiques. Cette fiction décrit des relations évidemment problématiques, où la violence est omniprésente, la notion de consentement est inexistante. Cela dit, il ne s’agit pas de la juger ou de la comprendre (autant stopper les vagues avec ses mains), il s’agit d’apprécier (ou non) la façon dont l’auteur imagine cette histoire et la raconte avec ses tenants et ses aboutissants. Ses enjeux et ses dommages directs et collatéraux.
TW = Contenu explicite ; trafic humain ; violence ; enlèvement ; meurtres ; santé mentale (gaslighting).
Globalement, c’est une bonne romance dans l’univers de la mafia. Ce n’est pas la meilleure du genre, mais, vu l’engouement Booktok⸱stagram, ce n’est pas si mal.L’histoire respecte les codes du genre : tension, secrets, non-dits, violences et vengeance. On y retrouve son lot de personnages abjects et salvateurs. Elle sort son épingle du jeu grâce à une héroïne solide, intéressante, bien dans ses baskets et capable de remettre le héros à sa place. Lui aussi n’est pas en reste… même s’il est classiquement mystérieux, intimidant et protecteur. Avec eux, et sous couvert de son intrigue, l’autrice aborde des sujets intéressants comme l’émancipation, la solitude et, peut-être, un chouïa de libre-arbitre.
Mes deux regrets concernent les incohérences :
Au niveau de l’écriture, peut-être dues à la traduction (j’ai vérifié deux passages dans la VO, et il s’agissait de maladresses de traduction). C’est dommage que la traduction manque de fluidité et de souplesse par rapport à l’écriture d’origine. Je sais, je fais partie des rares à chipoter là-dessus, mais, par exemple, si on écrit : « Elle ne voyait pas une seule tache de gris » et qu’on décrit ensuite « une pièce colorée de marron et de gris », ça pique un peu.
Au niveau de la construction de l’intrigue. Là, c’est plus pénible ! Un exemple : un personnage affirme détenir une info d’un secret qu’il s’est engagé à garder (ce qui laisse penser à une intrigue à venir avec ce personnage et un autre) ; pourtant, quand les infos sont données, ledit personnage était un témoin direct ?!
L’autrice se prémunit des critiques sur les répétitions en veux-tu en voilà dans le récit en attribuant un haut potentiel à son héroïne dès le début. C’est une stratégie plutôt habile, mais cela n’atténue pas la lourdeur de certains passages.
Cela dit, l’histoire est tellement distrayante et addictive qu’on la lit avec fluidité, et on attend avec impatience le tome 2 pour en savoir davantage !
Au plaisir.