Les affreux

Par Lalitote

Je remercie les Editions Equinox Les Arènes pour l'envoi de ce livre. 

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Antoine Chainas.

JEDIDIAH AYRES

Un mot de l'auteur

Fils d’un pasteur texan, amateur de rock’n’roll, de romans noirs et de cinéma, Jedidiah Ayres est un auteur américain né à Saint Louis (Missouri). Les Féroces (Fierce Bitches) est son premier roman traduit en français.

 

Présentation de l'éditeur

Dans une petite ville du Missouri, Jimmy Mondale, shérif corrompu, doit gérer son ex-femme, sa fille rebelle, ses adjoints et son complice : un dangereux trafiquant de drogue qui utilise un magasin de pêche pour dissimuler ses activités illicites. Ajoutez à cela un télévangéliste que deux voyous minables entreprennent de faire chanter, et vous obtenez une bande d'affreux qu'un drame local va entraîner dans une spirale infernale. Bastos, cadavres et fractures ouvertes au programme. À bon entendeur...

 

Ma chronique : 

Un roman noir au scénario improbable, à la galerie de personnage frisant la cour des miracles. J'ai apprécié ce roman américain empruntant au code de la country, original et poignant.

Une tragédie va frapper la petite ville de Spruce dans le Missouri, elle bouleversera la vie du Shérif local corrompu, celle du plus gros trafiquant de drogue de la région mais aussi celle de Terry Hickerson, un minable à la fois rebutant et attachant. Il faut dire que Terry est un loser heureux, sa femme l'a quitté, ses trafics lui rapportent assez pour se saouler en compagnie de son meilleur ami, son fils ado est là pour le ramener à la maison si besoin. Le Shérif Jimmy Modale tente par tous les moyens de conserver son air respectable même si sa vie privée est un fiasco et que sa vie professionnelle prend l’eau de toute part. L'ambiance poisseuse du midwest avec ses rednecks, ses petites frappes et ses gros bonnets est parfaitement rendue. L'action se déroule dans le monde rural où l'on côtoie plus de caravane que de maison. On obtient un ensemble d'actions meurtrières, saupoudrées de méthamphétamines et de règlements de comptes dans la violence la plus pure. Les bêtises de Terry sont sans fins et viendront faire réagir les personnages dans un maelstrom délétère où tous les coups sont permis. Les personnages féminins ne sont pas en reste, la fille du baron local est carrément effrayante. Le manque d'éducation de ces culs terreux, n'empêche pas de rendre leur interactions brillantes et le scénario retord juste comme on aime. Une montée en tension qui prend son temps pour installer l'atmosphère et les nombreux personnages. Une lecture qui donne à voir le caractère des hommes, les retournements de situations qui s'accumulent et donne un thriller profond sur tout une partie de l’Amérique loin de l'idée que l'on s'en fait. Bonne lecture.

Citations : 

 Cal réussit à convaincre son ami de travailler en attendant que leur chantage porte ses fruits. Il fallait avoir un vrai salaire, prétendit Cal. Aussi tous les matins, les deux hommes se rendaient sur un chantier, où ils retrouvaient le plaisir du labeur honnête.
En vérité, Terry détestait gagner sa croute à la sueur de son front. Il préférait voler, c’était beaucoup plus simple.


Terry allait se consacrer à plein temps à son entreprise d’extorsion. Une activité beaucoup plus agréable et lucrative que les vols à mains armée. Pour la première fois de sa vie, il avait des projets, des perspectives épanouissantes.


Le paysage, la terre où ils se trouvaient avaient naguère appartenu à l'Ouest sauvage. Et sous certains aspects, ils l'incarnaient encore.