De Marquette à Veracruz / True North

Par Entre Les Pages @EntreLesPages

David Burkett a des comptes à régler avec sa famille dont la fortune est issue d’une exploitation forestière sans honte. S’il est déjà tourmenté par cet argent qu’il possède et la façon dont sa famille l’a « gagné », David a également une mère alcoolique grande consommatrice de médicaments et un père obsédé sexuel qui s’en prend à des jeunes filles. De Marquette à Veracruz se passe sur trois décennies.

David fait des recherches sur famille, tente d’écrire un livre, d’aider des enfants dans le besoin et de vivre des histoires d’amour. Il est sans cesse hanté par de nombreux fantômes, parasité par ses démons, son père ou les simples aléas de la vie. Dès la première page, le lecteur se demande s’il trouvera un jour une forme de paix intérieure qui lui permettra de vivre sa propre vie.

J’ai aimé :
– lire un roman de Jim Harrison, retrouver un style que j’aime, des repères.
– devoir faire avec les sauts dans le temps, les nombreuses digressions, comme d’habitude.
– l’idée du narrateur de récolter les informations sur sa famille.
– ce mal qui touche David malgré les générations, cette prise de conscience sous la forme d’un poids.
– ce devoir de mémoire qu’il s’impose donc.
– la relation père/fils créée par Jim Harrison.
– la construction puissante de cette famille dysfonctionnelle.
– retrouver les thèmes préférés de Jim Harrison : la cuisine, l’Histoire, les femmes, le sexe, la nature, le besoin d’écrire et écrire pour savoir qui nous sommes.
– les différentes facettes de ce roman : saga familiale, quête identitaire, un roman d’apprentissage, tragédie, une histoire de vengeance.
– l’humour présent dans le roman.
– l’envie d’émancipation du narrateur.

De Marquette à Veracruz est un roman que Jim Harrison n’a pas rendu original mais qui est un pur roman de Jim Harrison. C’est donc, déjà, au moins, formidable.

Présentation de l’éditeur :
C’est pour régler de vieux comptes avec sa famille fortunée, compromise depuis trois générations dans l’exploitation forestière éhontée du Michigan, que David Burkett décide de s’exiler dans un chalet de la Péninsule Nord. Son père est une sorte d’obsédé sexuel, un prédateur qui s’attaque à de toutes jeunes filles, tandis que sa mère se réfugie dans l’alcool et les médicaments. Au cours de son passage à l’âge adulte – car il s’agit bel et bien d’un roman d’éducation contemporain -, David fera la connaissance d’un inoubliable triumvirat de jeunes femmes : Riva, la Noire qui a décidé de consacrer sa vie aux enfants miséreux ; Vernice, la poétesse affranchie des conventions ; et Vera, la jeune Mexicaine violée par le père de David alors que le jeune homme en était amoureux. Roman d’une tragédie familiale, roman de la trahison et de la foi en la vie, de la joie et de la souffrance, roman où la sexualité la plus allègre côtoie en permanence la mort et la violence les plus crues. Roman tourmenté, écrit « face aux ténèbres », De Marquette à Veracruz, est sans doute le livre le plus ambitieux, le plus admirable de Jim Harrison, et l’un des romans les plus marquants de ce début de siècle.

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