En attendant Bojangles, Olivier Bourdeaut

Par Lacueilletteduneroussette

Bonjour tout le monde !

Les nouvelles du monde sont mauvaises et j’ai une pensée sincère et émue pour toutes ces personnes qui subissent les méandres de la noirceur humaine. Je me sens tellement impuissante et je sais que je ne suis pas la seule.
J’espère donc que cet article vous permettra de vous évader un peu dans ce tumulte.

Je vous propose aujourd’hui la chronique du roman d’Olivier Bourdeaut En attendant Bojangles. Vous avez peut-être entendu parler de ce livre suite à son adaptation avec comme acteurs principaux Virginie Efira et Romain Duris.

Résumé :

Auteur : Olivier Bourdeaut

Genre : Contemporain, romance

Édition : Finitude

Année : 2016

Nombre de pages : 160 pages

Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur «Mr. Bojangles» de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C’est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mlle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l’appartement. C’est elle qui n’a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.
Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l’inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom.

Mon avis :

Avant de vous donner plus en détails mon ressenti, Mathilde avait écrit une chronique très intéressante sur ce livre. Je vous invite à la lire car les mots sont justement employés.

Je me rappelle avoir vu bon nombre de fois l’affiche du film notamment à la gare et je la trouvais belle. Ce couple passionné qui danse, amoureux, fou amoureux même. Passionné, ce mot marque le livre. La passion jaillit de la couverture. Je n’ai pas vu le film donc je ne saurai dire si l’on retrouve cette même passion, mais elle est une magnifique retranscription du roman. La passion amoureuse inonde le livre, le dévore et déborde à travers les pages. Rien de mielleux, au contraire !

Tout le livre tourne autour de la musique de Nina Simone « Mr Bojangles ». Je vous conseille de l’écouter après avoir lu le livre, ça vous donne un aperçu différent de cette chanson. Cette musique, la femme en question l’écoutera en boucle, sans se lasser, éperdument, passionnément. Le livre sort d’un quelconque cadre spatio-temporel, il n’y a ni date ni lieu ni heure. C’est une parenthèse hors du temps qui se profile dans nos mains. Le nom de la mère change tout le temps car c’est un jeu dans leur couple.

Le narrateur est un enfant d’environ 10 ans, il nous raconte ce qu’il passe avec son innocence et sa compréhension du monde. L’auteur a réussi à parfaitement maîtriser le phrasé, ce n’est ni un calvaire à lire et à comprendre, ni redondant. Les passages sont entrecoupés par le père qui raconte sa manière à lui d’appréhender ce qu’il se passe. Nous ne connaissons pas les noms des personnages, ils peuvent être n’importe quel couple que l’on connait ou tout simplement des personnages entièrement fictifs. En réalité, cela importe peu. Tout ce qui compte c’est de croire à ce qu’on lit et de se laisser porter. La magie a opéré pour moi, je me suis laissée porter dans cette folie. La folie de la femme, son début de démence va se mêler telle une danse sensuelle à ses fêtes folles et à la musique. C’est farfelu mais l’histoire est remplie de tendresse.

Le livre est tout petit, à peine plus de 150 pages. Vous le lirez très rapidement. Ce n’est pas un livre aussitôt lu, aussitôt oublié. Au contraire, son côté enchanteur marque les esprits et nous plonge dans une orée florissante de danse et de musique. Le sujet du livre n’est pas joyeux : la folie, la démence et la maladie mentale afférente sont le coeur du roman. Pourtant Olivier Bourdeaut a le chic pour rendre ces thématiques douces et remplies de tendresse. J’ai eu plusieurs fois l’impression d’être dans le monde festif de Gatsby avec ses fêtes gargantuesques et dans L’écume des jours de Boris Vian pour la maladie destructrice et cet amour qui n’arrive plus à panser la douleur.

Les deux mots qui résument le mieux ce roman sont destruction et tendresse. Le livre a une pureté dans l’imaginaire, j’ai plus d’une fois imaginé les personnages dansant au-dessus du monde. Le texte n’est pas fluide, il est parfois ardu et dérangeant mais il permet une meilleure mise en lumière de la vie de ce couple et de cet enfant qui doit trouver sa place dans cet amour. J’ai refermé le livre le coeur lourd et triste, pour autant je ne qualifierai pas le livre de triste. C’est un livre enchanteur.

En attendant Bojangles est un livre qui sort des sentiers battus de ce que je lis habituellement. Il se lit très vite mais ce sont les mots employés qui vont résonner et véritablement dessiner la danse des émotions. Je vous invite à explorer la folie sous différentes formes et d’embarquer dans le récit d’Olivier Bourdeaut.

Je vous souhaite une excellente semaine et vous retrouve tout bientôt dans un prochain article

Laure