Jo Ann Von Haff

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Les yeux de Leon

Photo Auteur : Jo Ann Von Haff
Serie : 
Genres :  Romance Contemporaine
Editeur : Editions Laska
Collection :
Publication: 11/ 12/ 2014
Edition: Numérique
Pages : 193
Rating:
  • Chroniqué par TEACUP

Photo Caissière dans une supérette, Anaëlle s’est résignée à son sort. Elle n’a pas d’amis, pas de rêves, et tous les jours se ressemblent. Alors que la vie s’acharne une nouvelle fois sur elle et qu’elle est au plus bas, elle va nouer une relation inattendue avec Léon, l’un de leurs clients réguliers, qui ne passe jamais à sa caisse sans un mot gentil et son éternel sourire.
Pourquoi Léon sourit-il ? Pourquoi est-il toujours d’aussi bonne humeur ? Anaëlle se le demande bien, d’autant que Léon est aveugle. À ses côtés, elle apprendra à « voir » le monde avec les yeux de Léon, et peut-être découvrira-t-elle le secret de son bonheur... 
Photo J’étais impatiente de relire cet auteur après « La réelle hauteur des hommes » dont je garde un très bon souvenir. Malheureusement, petite déception sur ce livre. Le format court me semble toujours intéressant et bien géré par l’auteur. Elle pose ses personnages et ses situations avec la même qualité que dans son précédent livre chez Làska, mais j’ai eu du mal à m’attacher aux personnages.
J’avais déjà trouvé Mélanie de « La réelle… » assez (trop ?) positive. Un peu jusqu’au-boutiste. Là, j’ai le souci inverse. L’héroïne est vraiment dépressive et quelque part au lieu d’en devenir touchante et qu’on aborde le sujet de la dépression de manière à ce que ça me parle, j’ai eu l’impression qu’elle chouinait, tout simplement. Sans raison objective. Ce qui en soit, est idiot. On peut être dépressif et donc être mal sans raison, je n’ai aucun souci avec ce problème, mais dans le livre soit le sujet est mal abordé, soit je n’ai pas réussi à me mettre en phase avec cette idée.
À l’inverse, Léon est un positiviste quasi bisounours. Il ne râle jamais et semble content de son sort, etc. Pourquoi pas, on peut être aveugle et ne pas se considérer comme handicapé, faire de cette différence une force… on voit souvent à la télé ce genre de récit de vie qui laisse admiratif. Pour autant avec la sensibilité que je devine à l’auteur un peu plus de mesure m’aurait semblé tellement plus efficace ! Des personnages plus nuancés, un héros moins parfait et une héroïne plus complexe, plus intéressante. Voir un héros persister à dire à une héroïne qu’elle est fascinante quand celle-ci crie à tort et à travers le contraire (et ne nous donne effectivement que peu de raisons de la contredire, j'aurais aimé la voir plus évoluer sur ce point ) m’a un peu gênée. Pour moi l’histoire et le message étaient top… le traitement de tout ça un peu moins.
J’avais déjà un peu cet avis sur « La réelle hauteur des hommes » où bizarrement la situation est complètement inversée, mais si j’aime toujours cette volonté d’une « romance autrement » avec une héroïne vraiment ronde et métisse, un héros aveugle… Le lecteur comprend sans qu’on grossisse autant le trait. Je mets tout de même plus de la moyenne pour ces raisons, je pense qu’il faut plus de romances dans cette veine. J’espère sincèrement que mon troisième essai avec cet auteur sera celui de l’équilibre où elle gardera le message humaniste qu’elle souhaite donner sans tomber dans les travers de ce dernier livre. 
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« Vous voulez passer, monsieur ? » demanda une jeune fille au parfum fleuri.
Il se tourna vers la voix, mais ne parvint pas à différencier l’ombre de toutes les autres. Il n’y parvenait plus depuis qu’il avait perdu la vue, encore enfant. Il y avait un bloc clair sur un fond encore plus clair, sans relief ni dimension.
« Non, ça ira, dit-il en souriant. Je peux attendre, comme tout le monde. »
Il plia sa canne, la coinça avec l’anse du panier et tendit sa main libre. Après une seconde de flottement, la jeune fille la prit dans la sienne.
« Merci de vous inquiéter, continua-t-il. C’est très aimable à vous. »
Il pressa légèrement la main de la jeune fille et récupéra sa canne. Quelques instants plus tard, ce fut à son tour.
« Bonjour, dit une voix féminine.
— Bonjour, Anaëlle. Comment allez-vous, aujourd’hui ? »
Léon était un des rares clients à s’intéresser réellement au quotidien des employés du Bon Marché. La première fois, Anaëlle avait été surprise par ses questions et avait inventé une réponse bateau. Comme elle était d’humeur maussade ce jour-là, elle avait prétexté la maladie de son chien. Le lendemain, pourtant, lorsqu’il s’était arrêté à sa caisse, Léon lui avait demandé des nouvelles. Anaëlle n’avait jamais eu d’animal de compagnie, et il lui avait fallu quelques secondes pour se souvenir de l’histoire qu’elle lui avait servie la veille. 

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