The ambassadors : mark millar distribue des super-pouvoirs

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 Comprenez bien, on ne peut tout de même pas donner des super-pouvoirs à tout le monde, alors qui choisir ? La question est pertinente puisqu'une scientifique sud-coréenne semble avoir découvert comment faire obtenir des dons fabuleux sur demande, à peu près à n'importe qui. Cinquante facultés exceptionnelles, un réservoir dans lequel en choisir trois utilisables simultanément pour chaque possesseur, qui peuvent ensuite les alterner. Choon-He est une richissime femme d'affaires qui a été trompée par son mari; celui-ci est parvenu à mettre la main sur toute la fortune du couple et à l'accuser de malversations, de manière à ce qu'elle finisse par croupir en prison. Mais c'est mal connaître son esprit de résilience et son génie ! Lors d'une conférence de presse hautement spectaculaire, elle annonce donc au monde médusé qu'elle va mettre au point un nouveau programme appelé 'les Ambassadeurs" : six personnes venues de pays différents vont être choisies parmi des centaines de millions de candidatures spontanées. Chaque nation aura bientôt son représentant, qui sera bien évidemment revêtu d'un costume reflétant les couleurs du drapeau national. Dans un premier temps, le récit va donc se concentrer sur ces individus, leur parcours, les motivations qui les poussent à désirer ou au contraire refuser d'obtenir des super-pouvoirs et la manière dont ils vont voir leurs objectifs aboutir. L'occasion pour Mark Millar de nous promener un peu partout sur le globe; ça commence avec notre scientifique coréenne, mais ensuite nous partons en Inde où un humble vendeur en téléphonie va devenir le héros du jour, puis nous faisons un saut à Paris avec une mère célibataire et son fils, avant de rejoindre le Brésil et ses favelas, l'Australie et un personnage aussi curieux que truculent. S'il y a une qualité qu'il faut reconnaître au scénariste écossais, c'est la faculté indéniable de trouver un pitch qui résonne en chacun de nous, qui à première vue n'a rien d'extrêmement original mais qui n'a jamais été couché sur papier avec autant de facilité et de modernité dans l'écriture. Là encore, ça fait mouche, avec en toile de fond le mari de Choon-He qui attend de sortir de l'ombre et un autre personnage mystère, qui pourrait bien être la carte joker du récit.
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Mark Millar renoue avec le grand super-héroïsme, celui qui n'est pas motivé par l'argent ou par l'envie de dominer le monde, mais tout simplement l'altruisme, la capacité de se sacrifier, d'avoir envie d'aider les autres. L'idée est simple, elle est probablement très naïve dans un monde comme le nôtre, mais cela fonctionne très bien et ça permet de proposer une histoire qui est à la fois très old school dans sa philosophie, mais affrontée avec une vision moderne du monde dans lequel nous évoluons. Ce n'est pas faute de tenter de corrompre ces "ambassadeurs" mais rien n'y fait, ils sont au service de la planète. Et même si certains d'entre eux utilisent des menus mensonges pour intégrer l'équipe, il n'empêche qu'ils sont efficaces, courageux et méritent bien le cadeau qu'on leur a fait. Au passage, notons que la partie graphique est absolument splendide. Certes, il s'agit pour une fois d'un travail qui manque d'unité car chaque partie est confiée à un dessinateur différent, mais comme ça concerne de grands noms des comics et des talents incontestables, on ne va pas se plaindre. Dans l'ordre nous allons ainsi admirer Quitely, Kerschl, Charest, Coipel, Buffagni et Scalera. C'est peut-être le dernier cité qui réalise la prestation la plus remarquable; en tous les cas, nous sommes devenus totalement fans de son style, lui qui dans un premier temps semblait suivre les pas de Sean Murphy, mais qui à notre avis l'a maintenant même dépassé. Notons que l'association Quitely/Millar est toujours aussi efficace et semble couler de source, tandis que Coipel, qui s'occupe de l'épisode se déroulant au Brésil, est une fois de plus irréprochable. Alors certes, The Ambassadors souffre des défauts habituels des comic books de Millar. On lui reprochera une conclusion hâtive et un manque de développement général, mais c'est tout à fait normal car l'écossais est capable à chaque fois de faire apparaître en un claquement de doigts un univers qui pourrait être développé et creusé pendant des années. Alors, si vous voulez en (s)avoir plus, ne vous inquiétez pas, il faut s'attendre assez rapidement à un second volume de cette série, sans oublier, c'est inéluctable, une version sur Netflix. On n'a pas fini d'entendre parler de nos "ambassadeurs".

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